Parmi les rapports annoncés ce 9 avril 2024 en séance plénière, l’abrogation d’une délibération prise en 2021 concernant la fixation des tarifs portuaires, et « la signature d’un nouvel avenant ». « Rapport que nous avons retiré », informait alors Ali Omar, Chargé de l’administration générale et du Transport, « la décision aurait dû passer par le conseil portuaire avant », nous glisse-t-il. Un sujet chaud-brûlant que les tarifs portuaires, puisque c’est cette même année 2021 que la gestionnaire du port Ida Nel présentait un arrêté tarifaire daté du 28 avril 2016, donc 5 ans auparavant, dont ni le président du conseil départemental de l’époque, ni le préfet ne trouvaient trace, pour le premier dans ses archives, sur le contrôle de légalité pour le second. Une suspicion de faux planait après expertise graphologique. Un conseil portuaire pourrait se tenir en juin.
La vedette de cette plénière, c’était le budget prévisionnel 2024 avec un résultat plus que positif de 64 millions d’euros, grâce à la compensation de l’Etat sur l’action sociale et les transports scolaires, donnant moins de punch à l’opposition, la reconnaissance envers l’Etat était sur toutes les lèvres et pas que des élus de la majorité.
Malgré tout, et alors qu’on parlait du service Aménagement du CD en refonte complet, le sujet du stade de Cavani refaisait surface.
Les agents Jeunesse et sport en grève à Cavani
Répondant à Daniel Zaidani, le président Ben Issa Ousseni précisait tout d’abord l’objectif poursuivi pour que les projets d’aménagement soient plus sérieusement menés : « Nous n’arrivons pas à stabiliser ce poste de DGA, les occupants partent au bout d’un an. Gérer à la fois les infrastructures, les routes, l’environnement le port, les transports terrestres, etc. c’est trop lourd. Donc, on le divise en deux directions. » Peut-être que dans ce cas des décisions efficaces seront-elles prises sur celui que nous avons renommé le « stade des avenants », dont on peine depuis 10 ans de chantier à chiffrer les surcoûts et les incohérences. Pour l’expert en mobilité et en portage de projets Mohamed Hamissi, il faudrait tout démolir et reconstruire.
Le campement sauvage de migrants ayant été démantelé, nous avions souligné que le problème avait été déplacé dans les rues adjacentes, ce que détaillait ce mardi le conseiller départemental RN Daniel Zaïdani, avec force d’exemples imagés et odorant : « Nos ambitions autour de ce stade sont mises à mal par les campements sauvages aux abords du gymnase et du centre Abdallah Madi qui héberge de jeunes sportifs. Ils songent à partir en raison des bruits d’ébats amoureux sous leurs fenêtres, des odeurs fécales, puisque le parking du stade est devenu à la fois un baisodrome et des toilettes. » L’élu rapportait que les agents Jeunesse et sports du Département sont « en grève depuis le 2 avril », en raison de l’environnement de travail dégradé, « les barrières servent de séchoir à vêtements et la cuisine se fait sur le trottoir ».
Une Technopôle à 3,3 millions
En réponse, le président Ousseni convenait de la nécessité de « mettre en place une solution d’urgence » : « Il faut caser ces gens, nous préconisons de les éparpiller sur le territoire puisque l’Etat dit qu’il n’a pas de logement ».
Parmi les autres décision prises par les élus, une convention passée avec l’association d’Exploitants agricoles de Chirongui, « car nos agents en interne ne peuvent gérer les 12 hectares du projet du Centre d’application agroécologique de Miréréni », rapportait la conseillère Bibi Chanfi.
La Technopôle prend encore de la valeur, puisque l’investissement total du conseil départemental après la fin des travaux passe de 2,6 millions à 3,3 millions d’euros, « la CCI qui porte la structure évoque des coûts supplémentaires ».
Les taux d’octroi de mer révisés sur les produits inscrits au Bouclier Qualité Prix + (BQP+) seront prolongés, « les contrôles de l’Etat ont mis en évidence qu’il n’y avait pas eu d’augmentation des prix par les commerçants sur les produit ciblés », et les taux du droit à la consommation applicables au tabac seront remis dans les clous à la baisse conformément à la loi.
Enfin, dans le cadre du fonds européen INTERREG VI-Canal du Mozambique, un programme de fourrage agricole est mis sur pied avec Madagascar avec la plantation de luzerne dans la région de Boeny, au Nord-Ouest, « ils ont la surface foncière disponible et du potentiel en agronomie ». La luzerne sera déshydratée et exportée vers Mayotte pour nourrir le bétail. « Trois lots sont prévus, le séchage, le transport maritime, et l’importation-stockage ».
A.P-L.