Le futari fait partie des traditions mahoraises, « c’est un moment de convivialité, de fraternité d’une communauté. On invite tout le monde au moment de la rupture du jeûne, petits, anciens, jeunes, quel que soit votre religion, que vous arriviez les mains vides ou non, c’est de l’hospitalité », explique Bacar Abdou Ntro, habitant de Kani-Kéli et membre de l’équipe organisatrice du futari géant.
L’occasion de manger des mets traditionnels
Comme le souligne Bacar, le futari est l’occasion de se réunir, de partager, d’échanger, de vivre ensemble des moments conviviaux en famille, découvrir des recettes, de voir leur préparation… et tout cela autour d’un repas exceptionnel, comme les pieds de zébu par exemple. « Depuis quelques semaines nous avons solliciter les villageois pour qu’ils cotisent, à raison de 10 euros par adultes, afin que nous puissions acheter de la nourriture mais surtout un zébu que nous avons tué ce matin. Nous faisons cela essentiellement à l’occasion de grands événements, raconte-t-il. Nous avons également eu la bénédiction du fundi pour organiser cet événement ».
Aussi, tous les villageois se sont mobilisés pour ce futari géant et tous étaient parés de jaune, couleur du village. Les hommes s’occupaient de la viande et des brochettes tandis que les femmes préparaient d’autres repas. « Tout cela demande une bonne organisation », insiste Bacar. Et pour cause, ce sont plusieurs dizaines de marmites, sous forme d’îlots de préparation, qui étaient disséminées un peu partout ce samedi après-midi à l’entrée stade de foot de Kani-Kéli, lieu où se tenait le futari. Il y en avait ainsi pour tous les goûts, un vrai cocktail de plats typiquement mahorais, avec du poisson frit et bouilli, de la banane frit et bouillie, de la coco… et même pour le dessert des galettes de farine de manioc cuites avec du jus de coco. Tous les mets étaient cuits au feu de bois. Les odeurs et les parfums vous mettaient l’eau à la bouche. « Cette année nous avons décidé de mettre en avant la diététique », souligne un brin souriant Bacar, rappelant notamment le slogan manger bouger…
La mise en valeur des chants et des danses traditionnels
Le futari géant est l’occasion de bien manger certes, mais aussi de communier au travers des chants et des danses traditionnels. « Cela permet de montrer notre patrimoine culturel à travers des debaa mais aussi avec des danses faites par les hommes, comme le dahira. C’est une danse qui est accompagnée par des chants religieux, des versets du Coran, qui permet de rentrer en transe en quelques sortes. Cela a tendance à se perdre avec le temps… Aussi cette année plusieurs jeunes vont y participer ».
Le prochain futari géant organisé à Mayotte aura lieu le week-end du 6 avril du côté de Sada…
B.J.