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mercredi 1 mai 2024
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Face aux directeurs d’école, Jacques Mikulovic ambitionne de « relever le défi du choc des savoirs »

Les chefs d’établissements du premier degré avaient rendez-vous mercredi après-midi avec le recteur et son équipe afin de faire « un bilan d’étape » mais aussi préparer en amont la prochaine rentrée scolaire de septembre. Plusieurs thèmes étaient à l’ordre du jour comme les moyens mis en œuvre pour le 1er degré, la carte scolaire, l’évaluation des élèves mais aussi l’organisation de la nouvelle 6e.

La réunion avec les directeurs d’école a débuté par un rappel sur la notion de laïcité qui semble mal comprise et de plus en plus contestée, « La neutralité est une obligation pour les enseignants » a notamment rappelé le Doyen des inspecteurs du 1er degré, Antoiyissa Zainoudine dans un bref discours introductif. Aussi, comme nous l’a expliqué le recteur, Jacques Mikulovic, « La notion de laïcité est importante, c’est une des valeurs de la République. C’est une richesse de la France de pouvoir faire cohabiter des gens aux pratiques religieuses différentes, il faut donc faire respecter un certain nombre de principes ».

Si ce laïus sur la laïcité a été fait c’est que depuis environ 2 ans il y aurait un changement vestimentaire chez certains jeunes, notamment les filles qui transforment leur kichali (autorisé à l’école) en voile qui a une toute autre signification. « Cette tendance semble s’accentuer dans les collèges et les lycées. Nous devons être vigilants pour le respect de tous et faire attention à cette pression sociale mais aussi religieuse afin de défendre la culture mahoraise », insiste Jacques Mikulovic.

Un besoin croissant de personnels

l’ensemble des directeurs des établissements du 1er degré était réuni au sein de l’amphithéâtre de l’université de Mayotte

A la rentrée 2024 pour le premier degré ce sont 190 emplois ETP (équivalent temps plein) en plus qui vont être nécessaires pour faire fonctionner les écoles « correctement ». Sur ces 190 postes environ une centaine sera réservée à des enseignants qui seront « face aux élèves ». « Nous manquons malheureusement de classes pour accueillir tous les élèves à Mayotte…Les autres postes constitueront une réserve et nous allons les répartir », indique le recteur. Comme le précise le directeur académique adjoint des services de l’Éducation nationale, Thierry Denoyelle, « L’objectif de ces 190 emplois ETP est à la fois d’accompagner la démographie de ce territoire, renforcer la circonscription en lien avec la formation des contractuels, renforcer les capacités des remplacements, mais aussi intégrer des élèves de classes itinérantes en classes ordinaires, et enfin faire diminuer le nombre d’écoles en rotation. Les besoins sont immenses sur ce territoire, notamment pour le 1er degré ».

En effet, d’après le rectorat à la rentrée solaire de 2024, il y aura 2.846 élèves en plus pour le 1er degré, portant le nombre total à 65.500 élèves environ. Seule une petite vingtaine de classes sont livrées par an alors qu’il en faudrait beaucoup plus. Concernant le nombre d’enfants « dans la nature », non scolarisés, le rectorat les estime à environ 1.500 pour le collège et idem pour le lycée.

Une réforme pour la classe de 6e

C’est l’une des principales nouveautés de la rentrée 2024, des groupes de niveau vont être instaurés en classe de 6e. « C’est une volonté du Gouvernement ! Rappelle le recteur. Je pense qu’elle est très attendue à Mayotte à la fois par les élèves et les enseignants mais aussi par les parents ». Concrètement il y aura 4 parcours possibles : une classe dite « d’excellence », baptisée ACOI (Anglais et Culture de l’Océan Indien), une classe « standard », et deux autres groupes qui seront constitués en fonction des besoins des élèves. Pour Jacques Mikulovic, il s’agit dans ces deux derniers cas de renforcer les savoirs fondamentaux. « Il y aura un groupe avec 13 élèves maximum par classe et un autre avec 22 élèves. Ils auront des volumes d’heures supérieurs par rapport aux autres en français et en mathématiques. Certains élèves auront ainsi 9h de cours de français par semaine contre 4h dans une classe normale. Nous voulons ainsi remettre à niveau les élèves qui sont en difficultés ».

Beaucoup d’élèves de 6e ont des difficultés en lecture sur notre territoire

Le mécanisme semble à première vue assez simple puisqu’ils auront moins d’heures de cours dans d’autres matières afin de compenser le surplus en math et français. « Les professeurs des autres disciplines seront au service de cette remise à niveau », poursuit le recteur. Afin de constituer ces groupes des enseignants de collège iront prochainement dans les écoles afin de faire des tests auprès des élèves. « Nous devons relever le défi du choc des savoirs. Trop d’élèves ont encore de grandes difficultés en langues notamment ». En effet selon le recteur, à la rentrée prochaine au mois de septembre, il y aura environ 6.500 élèves qui rentreront en classe de 6e et environ 1.000 d’entre eux sont en grande difficulté avec la lecture, « Ils ont à peine le niveau de lecture que l’on doit avoir en CP, déplore Jacques Mikulovic. C’est pour cela que nous devons créer des classes spécifiques pour eux ». Les objectifs sont clairs pour le recteur, d’une part que tous les élèves progressent, mais aussi une sortie de l’analphabétisme et de l’illettrisme en divisant par 4, entre septembre et juin, le nombre d’élèves de 6e non lecteurs, et enfin avoir une majorité de « bons lecteurs » qui ne représentent que 13% en classe de 6e à Mayotte contre 56% dans l’Hexagone.

Enfin Jacques Mikulovic a aussi rappelé aux directeurs et directrices des écoles qu’il est obligatoire d’enseigner à tous les enfants quel que soit leur nationalité et en dépit du contexte actuel, « La loi nous y oblige ! Il n’y a pas de nationalité pour les enfants ». Par ailleurs, le recteur souhaiterait expérimenter la vie scolaire de 42 semaines, voulue par le Président de la République. « Depuis 10 ans environ à Mayotte, 1/3 du temps scolaire est amputé chaque année à cause de facteurs exogènes, barrages, crise sociale, problème d’approvisionnement en eau, etc. Tout cela au détriment des élèves ».

B.J.

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