Le 20 mars dernier, l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM) de Mayotte a publié des tendances conjoncturelles sur la situation économique et monétaire de Mayotte concernant les mois d’octobre, novembre et décembre 2023.
Pour qualifier ce dernier trimestre de l’année 2023, les mots sont clairs. L’IEDOM a qualifié de « morose » le climat des affaires en fin d’année 2023, en raison d’un contexte difficile en proie à des crises successives.
En effet, en raison de la crise de l’eau et d’un contexte sécuritaire défavorable, l’inquiétude s’est confirmée au sein des acteurs économiques, et même accentuée en fin d’année 2023.
A ce titre, l’indicateur du climat des affaires (ICA) a baissé de 9,5 points (près de -12,5 points au trimestre précédent) et a atteint pour la première fois depuis 2020 (année du Covid) un niveau bien en dessous de sa moyenne de longue période.
Dans ce contexte, les ménages ont principalement orienté leur consommation de biens vers des produits courants. Ainsi, les importations de produits courants ont augmenté de 8,9% tandis que celles de biens d’équipement du foyer ont diminué de 5%, alors que le contexte inflationniste des trimestres précédents évoluait vers une amélioration et se rapproche de l’objectif de la Banque centrale européenne (2%).
D’après cette étude de l’IEDOM, l’ensemble des secteurs économiques ont été touchés par une baisse de leur activité, cumulée à une diminution de leurs effectifs et les trésoreries des entreprises ont également diminué.
Ces inquiétudes perceptibles en fin d’année 2023 se sont accentuées par le mouvement social de six semaines qui a paralysé l’économie de l’île au cours du premier trimestre de l’année 2024.
Enfin d’après l’IEDOM, les perspectives pour 2024 en matière d’ « anticipations sont négatives pour une majorité des indicateurs (…) aucune relance de l’activité n’est attendue, ni une amélioration de la situation des trésoreries ». L’IEDOM indique également que « les effectifs devraient également continuer à diminuer ».
À ce stade, les prévisions d’investissement à un an restent pourtant favorables dans l’ensemble des secteurs hormis dans le commerce.
Mathilde Hangard