Cette année le thème de la 35e édition de la Semaine de la presse et des médias est : « L’info sur tous les fronts ». Les élèves du lycée Bamana ont ainsi pu être sensibilisés au métier de reporter de guerre en appréhendant le risque en zone de conflit grâce à une conférence de Florence Aubenas, reporter de guerre, organisée lundi en visioconférence.
De la nécessité de savoir s’informer
« La SPME est l’occasion pour les élèves de rencontrer des journalistes d’une part, mais surtout de lire un article en ligne grâce au réseau CLEMI (Centre pour l’éducation aux médias et à l’information) qui permet aux élèves et aux établissements scolaires d’avoir accès gratuitement, durant la semaine, à des ressources journalistiques, indique Patrick Cheriet, professeur documentaliste au lycée Bamana. En outre, le recteur Jacques Mikulovic n’aurait manqué cet événement pour rien au monde car pour lui l’éducation aux médias est une chose importante. « Beaucoup d’informations sont véhiculées au travers d’images chocs entrainant des émotions… Tout cela demande de savoir décoder le message et de comprendre sa signification. Quelle est l’intention recherchée à travers la diffusion de cette information ? Cela nécessite de pouvoir objectiver les choses », explique-t-il.
Car en effet, il devient de plus en plus nécessaire de savoir décrypter une information. Quelle est la source ? Quel est le but recherché ? Est-ce une info ou une intox. Le journaliste a le devoir de vérifier son information et de la recouper avec d’autres sources pour vérifier la véracité d’un fait. Il est donc primordial d’aller à la recherche de l’information et de se poser les bonnes questions : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? C’est ce qui guide le journaliste dans sa quête de la vérité. Car le journaliste ne peut pas être entièrement neutre, il est forcément influencé par son éducation, sa propre expérience, son milieu… Aussi à défaut de pouvoir être neutre il doit être le plus objectif possible et surtout honnête en donnant la parole à toutes les parties en ayant une approche constructive, voire didactique. Beaucoup d’écoles de journalisme prônent la mise en valeur des faits : « Les faits, les faits, rien que les faits » ont entendu beaucoup d’étudiants en journalisme durant leur formation. D’aucuns considèrent qu’il faut aller au-delà, notamment concernant les faits divers.
Les réseaux sociaux : une source de désinformation ?
Les réseaux sociaux jouent un rôle important dans la diffusion des informations. Cela a amené de nombreuses rédactions à faire du « fact checking » (vérification des faits) de par l’ampleur de la désinformation que l’on peut y trouver. Jacques Mikulovic estime que cela peut poser problème dans la mesure où « les réseaux sociaux fonctionnent avec des algorithmes. Les individus se retrouvent dans une bulle de pensée commune, ils sont avec des gens qui pensent la même chose qu’eux. C’est un problème car il est nécessaire à mon sens d’avoir plusieurs visions dans un domaine, d’avoir une pluralité. D’où l’importance de l’éducation afin d’avoir une méthodologie et de pouvoir diversifier les sources ». Le recteur se méfie également de la facilité que sont par exemple les tweets ou les vidéos courtes. « Ils jouent sur l’émotion, mais cela pose souvent des problèmes de véracité concernant les informations qu’ils diffusent. Il est donc nécessaire de pousser les gens à comprendre ce qui se passe, notamment grâce à l’éducation, il faut aller chercher l’information et avoir l’esprit critique ».
Bientôt un journal interne au lycée Bamana
C’est ce que souhaite Patrick Cheriet suite à cette semaine de sensibilisation aux médias. « D’ici la fin de la semaine nous aimerions déjà constituer un comité de rédaction avec tous les élèves volontaires du lycée afin de recréer un journal sous forme de newsletter (lettre d’information) afin que les élèves parlent d’eux et de ce qu’ils font. Dans l’idéal elle serait hebdomadaire et où pourrait figurer des événements culturels par exemple ». Cette newsletter serait ainsi faite à 100% par les élèves du lycée et ils seraient encadrés par des professeurs. « L’objectif serait de communiquer sur ce qui se passe au sein du lycée, car beaucoup font des choses positives qu’il faudrait mettre en valeur comme de la danse, du sport, certains jouent même aux échecs… Montrer qu’il y a des choses positives qui se passent et pas seulement que du négatif. Cela permettrait également de tisser du lien entre les gens et de communiquer », explique le professeur. Alors jeunes journalistes en herbe à vos stylos !
B.J.