C’est accompagné, entre autres, du directeur de l’ARS de Mayotte, Olivier Brahic, que Marie Guévenoux s’est rendue à la retenue collinaire de Combani, désormais passage obligé pour nos politiques de l’Hexagone venant à Mayotte, afin de se rendre compte de l’évolution de la situation hydrique et de sa potabilité pour les Mahorais. « En temps normal nous effectuons environ 800 prélèvements par an pour le contrôle de l’eau. Nous envoyons ensuite les échantillons à des laboratoires sur Mayotte, à La Réunion ou dans l’Hexagone, explique Olivier Brahic. Mais durant la crise de l’eau, de septembre à décembre 2023 notamment, ce sont plus de 600 prélèvements avec des contrôles spécifiques que nous avons réalisés. Sur ces 600 contrôles, 95% ce sont révélés conformes », indiquait le directeur de l’ARS.
La principale crainte planait durant le mois de novembre dernier où les spécialistes redoutaient un relargage des métaux lourds du fait du très faible niveau des retenues. « Durant le mois de novembre nous avons procédé à de nombreux contrôles très spécifiques… Nous avons envoyé, à raison de 3 fois par semaine, nos prélèvements à des laboratoires dans l’Hexagone », a complété Olivier Brahic
La fin des tours d’eau ce n’est pas pour tout de suite !
Interrogée sur « A quand le fin des tours d’eau pour les Mahorais ? », la ministre déléguée n’a pas botté en touche et a assuré qu’elle comprenait que c’était une préoccupation majeure pour la population de l’île au lagon. « 2023 a été une année de crise de l’eau sans précédent à cause d’une sécheresse accrue et d’une saison des pluies tardive. Pour faire face à cette situation inédite, l’État a permis la distribution de 14 millions de litres d’eau », a-t-elle dit. Aussi, Marie Guévenoux a tenu à rassurer les Mahorais sur les mois et les années à venir. « Actuellement les retenues sont bien remplies, nous pouvons voir les mois qui viennent plus sereinement même si nous sommes à une production journalière de 37.000 M3/ jour alors que les besoins sont de 44.000 m3/ jour ».
La ministre a également précisé comment l’État allait gérer la crise « immédiate » et anticiper sur l’avenir. « Cette année (2024), la saison des pluies a été abondante si bien que les retenues collinaires sont pleines. De plus nous avons pu constituer des stocks stratégiques. Aussi nous allons continuer à réparer les fuites sur le réseau et trouver d’autres sources d’approvisionnement avec notamment les forages et l’agrandissement de l’usine de dessalement en Petite-Terre ». Même si la ministre a reconnu que la crise sociale avec ces nombreux blocages et barrages qu’a connu notre territoire en début d’année ont entrainé « quelques retards concernant l’avancée des travaux ».
Puis elle a annoncé que l’État allait tout mettre en œuvre pour appréhender sereinement les saisons à venir. Ce sont ainsi 75 millions d’euros qui vont être mis sur la table cette année pour faire des « investissements forts qui vont permettre de réparer les fuites sur le réseau, agrandir l’usine de dessalement et de créer 14 emplois à plein temps pour accompagner ces changements. Comme l’a rappelé la ministre, « L’objectif étant que les tours d’eau n’aient plus d’impacts sur la population, et d’arriver à une situation stable en 2025 », avant de concéder « qu’il y aura encore des tours d’eau mais de moins en moins ».
B.J.