Ce projet de restauration écologique a pour ambition le reboisement de 9.000 plants indigènes d’ici la fin août 2026. Pour mener à bien cet objectif, les Naturalistes de Mayotte ont été lauréat d’un appel à projet et ont pu bénéficier de plus de 158.000 euros d’aide pour le financement. « L’Office Français pour la Biodiversité (OFB) et la Française des Jeux (FDJ) ont lancé un fonds participatif. C’est un peu comme un loto du patrimoine mais pour la nature et l’environnement. Cela permet ainsi de financer des opérations pour entretenir ou restaurer la biodiversité. Nous avions chiffré ce projet à un peu moins de 200.000 euros », indique Yohann Legraverant, chargé de projet Espaces Naturels au sein des Naturalistes.
650 arbustes plantés en une journée
Samedi dernier ce sont environ 650 plants qui ont été mis en terre afin de contribuer au reboisement d’un site naturel appartenant au Conservatoire du littoral et co-géré par la Communauté de communes du Sud et le Conseil départemental. Pour l’occasion une centaine de personnes était présente tout au long de la journée. « Il y avait une quarantaine de cadets Citoyens de la gendarmerie accompagnés de leurs parents ainsi que des cadres du Conservatoire du littoral », précise Yohann.
Au programme de la journée : Départ de Mtsamoudou pour une randonnée d’une heure afin d’accéder au site de replantation sur lequel les attendaient 650 plants de forêt sèche acheminés par voie maritime grâce au soutien logistique des Affaires maritimes. Une fois sur place et équipées du matériel adéquat, toutes les personnes présentes se sont réparties sur les différentes tâches à faire qu’étaient notamment l’élimination des espèces exotiques envahissantes (corbeille d’or, acacia).
La parcelle qui a été reboisée représente 0,3 hectare. « Avant de procéder au reboisement, un diagnostic a été mené en amont afin de savoir quelles plantes allaient être replantées à cet endroit, raconte Yohann. Nous avons fait une actualisation des sols et avons recensé les espèces envahissantes. Une semaine avant nous sommes allés sur la parcelle afin de défricher et commencer à faire de trous pour aller plus vite ».
Les critères de replantation se font en fonction de l’accessibilité du site, car il faut protéger le foncier, mais aussi en se focalisant sur les zones agricoles en négociant avec les propriétaires et les occupants. Rien n’est laissé au hasard puisque la liste des espèces à replanter a été définie à l’avance. « Nous avons commandé au préalable entre 5 et 10 espèces à un pépiniériste, permettant d’englober toute la strate forestière afin d’avoir un équilibre. Ce sont des espèces peu gourmandes en eau et qui vont se débrouiller toutes seules pendant la saison sèche qui arrive, comme par exemple le tamarin ou encore le nato bien connu des Mahorais ». Selon le chargé de projet Espaces Naturels, le taux de mortalité est faible car les plantes servant au reboisement sont des espèces adaptées.
La prochaine session de reboisement aura lieu le week-end du 23 mars, toujours du côté de Saziley. « Notre objectif est d’arriver à replanter 1.000 plants d’ici la fin de la saison des pluies… De mi-avril jusqu’à septembre nous allons faire un suivi des plantations et de septembre à novembre nous lutterons contre les espèces exotiques ».
B.J.