Le Comité de suivi de la ressource en eau se tenait comme chaque semaine mais cette fois sous la présidence du ministre délégué chargé des Outre-mer. Il s’agissait notamment de faire le point sur l’état de la ressource en eau, sur l’évolution des travaux d’urgence, et dater les gains en mètres cube supplémentaires. Nous reviendrons plus en détails sur les investissements dont certains ont évolué depuis leurs annonces le 2 septembre dernier.
La presse était conviée, selon la volonté de Philippe Vigier, « j’ai souhaité un exercice de transparence jusqu’au bout. »
Cela a permis de saisir les échéances, ce que demandait le 1er vice-président du conseil départemental, Salime Mdéré, « les mahorais veulent des délais. »
Le bulletin Cons’eau de ce mardi l’a révélé : les retenues collinaires ne sont plus remplies qu’à 16% pour Combani et 7,5% pour Dzoumogne. « A ce rythme là, les vidanges complètes se feront fin octobre », rappelle le préfet Thierry Suquet. Qui souligne qu’avec les coupures d’eau de 48h, le réseau est actuellement ouvert 60h par semaine. « Dans les jours à venir se posera la question de l’évolution des tours d’eau en fonction de la capacité de production ». Or, les premiers mètre-cube produits par les travaux urgents en cours ne seront pas livrés avant fin octobre-début novembre. « A cette date, nous n’aurons que 20.000 m3 d’eau par jour sur le territoire, soit moins de la moitié des besoins ».

Parmi les scénarios « pas encore arrêtés », mais qu’on soupçonne plus que probable sans pluviométrie spectaculaire, le passage à 30h d’approvisionnement en eau, qui pourrait être partagé en deux fois 15h de raccordement en eau potable sur une semaine. C’est-à-dire un doublement de temps de coupures d’eau. Va alors se poser le problème de la capacité de stockage de l’eau, dans les établissements publics, dont les scolaires.
« Il va y avoir 6 à 8 semaines d’efforts plus compliqués pour la population », soulignait le préfet. Le ministre renchérissait, « il y a urgence absolue à Mayotte de mener les travaux nécessaires qui auraient dû être faits avant. Là, le mois d’octobre va être très compliqué ».
Anne Perzo-Lafond