Sa longévité, la SIM la doit à plusieurs grands hommes qui l’ont marquée dès l’origine de leur empreinte la piste à tenir. Younoussa Bamana, le premier président du conseil général de Mayotte, en est plus que le président fondateur. Il propose un schéma d’habitat qui permet de loger en 1997 les premiers « expatriés », dit-on à l’époque, et Volontaires à l’aide technique (VAT), dont plusieurs sont encore sur le territoire.
Ce n’est ni la maison en paille ni celle en parpaing de l’histoire des « Trois Petits cochons », mais un concept de brique en terre qui colle à la culture locale tout en posant les premières pierres, ou briques pour le coup, du développement économique et du progrès social. Son directeur est alors le regretté René Quaranta, et le profil du futur habitat est défini par l’ethnologue américain John Breslar.
Le député Henry Jean-Baptiste ensuite, la fera évoluer en société d’économie mixte, et permet à l’habitat social de devenir une mission d’intérêt général pour la SIM. L’humaniste Zoubert Adinani, également, qui a implanté la culture de la politique de la ville à Mayotte et la rénovation urbaine qui en découle. Il autorise la construction des premiers lotissements SIM à Tsingoni.
Ceux qui l’ont fait et les autres…
L’histoire se déroule ensuite au fil des pages, entre les hommes qui la font, du gardien Moussa Ahamada, à Mohamadi Assani responsable de l’entretien du patrimoine en passant par Kassirati Allaoui, gestionnaire des dossiers de demandes de logement, et ceux qui la défont, un ou deux noms sont cités, notamment dans une bonne interview de Pascal Zilliox à la fin de l’ouvrage.
On se souviendra avec ces hommes et femmes des heures sombres aussi, de l’incendie du siège de la SIM place de l’ancien marché lors des émeutes du 13 février 1993, orchestré par un des leaders syndicaux qui étaient il y a peu encore en action, ou du suicide de René Quaranta, en 1999, « on lui reprochait des choses qui se sont avérées sans foncements ».
La brique de terre aux archives
Des hommes et femmes qui avoisinent actuellement les 150 salariés, dont 44 recevaient la médaille du travail l’année dernière, et on s’étonnera simplement de ne trouver aucun signe de vie de Mahamoud Azihary, preuve qu’il est controversé au sein de la société, mais qui l’a tout de même dirigée pendant 10 ans. Un quart de l’existence de cette vénérable dame.
La brique de terre compressée qui a fait les beaux jours des cases SIM n’est plus. Ou quasiment plus puisque la densification de l’habitat appelle a-à construire en hauteur des immeubles en parpaing, ainsi se dressent les lotissements de la résidence Makala à Koungou ou dans la ZAC du Soleil levant à Kawéni.
Elle reste un symbole qui s’affiche sur certains coin de mur, une sorte de témoin de son existence, elle est d’ailleurs en cours de certification comme le rappelle le directeur Ahmed Ali Modroha, qui remet la SIM sur les rails en obtenant la confiance des instituts bancaires comme la CDC : « La réorganisation amorcée laisse présager un développement de la société et une croissance soutenue de ses activités avec comme principal objectif, la production massive de logements pour la population de Mayotte », avec une programmation repartie à la hausse de 300 logements par an. « Son patrimoine bâti va presque doubler sur 6 ans », se réjouit-il.
A.P-L.
Lejournaldemayotte.com