Comme lors de l’audience à la cour d’Assises en 2022, les débats ont eu lieu à huis clos. Il s’agissait de revenir sur le déroulé des évènements de la nuit du 1er au 2 juillet 2014. Le juge d’instruction Hakim Karki, alors très médiatisé par l’affaire Roukia dans laquelle il avait instruit sur le contexte du décès de la jeune femme, se rend au bar le Caribou, à Mamoudzou, où il partage un moment avec deux jeunes femmes. Celle qu’il ramènera plus tard en voiture l’accuse de lui avoir fait subir des actes sexuels non consentis. Le magistrat est alors accusé de viol.
Le juge prétend que c’est elle qui a initié l’acte, et crie au complot et à la machination de la part d’un cimentier sur lequel il enquêtait, et pour lequel les stocks de ciment avaient été placés sous scellés, comme ceux de ses concurrents d’ailleurs. Un système de défense que le magistrat avait également utilisé lors de l’affaire Roukia, contre la gendarmerie cette fois.
Les juges de la cour d’Assises le condamnent alors en décembre 2022 à 8 ans de prison ferme.
Son appel était jugé ces deux dernières semaines à Créteil. Lors des auditions, le témoignage de la victime, enseignante, ne variera pas, alors que les déclarations du magistrats étaient commentées comme « évolutives ».
Après plus de dix heures de délibérés, les jurés décidaient d’aggraver la peine de deux ans, en condamnant le magistrat à 10 ans de réclusion.
A.P-L.