Un Comité de suivi de la Ressource en eau s’est tenu ce mercredi à la préfecture de Mayotte, composé de la Direction de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DEAL), l’Agence Régionale de Santé (ARS), le Syndicat Mixte d’Eau et d’Assainissement de Mayotte (SMEAM) et la Société Mahoraise des Eaux (SMAE).
Un nouveau calendrier a été mis au point qui accentue les coupures… pour en limiter les aléatoires. Les explications fournies par la SMAE sont de deux ordres: les aléas naturels et, à demi-mot, la gestion. La première fait référence au niveau des rivières et forages qui représentent en moyenne annuelle 72% de la ressource utilisée pour la production d’eau potable (47% de prises en rivières et 25% de forages). En saison des pluies, c’est cette ressource qui est utilisée, pour réserver les retenues collinaires à la saison sèche. Or, les rivières et forages ne représentent plus que 58% de l’eau captée actuellement, nous apprend la SMAE, « et cela va continuer à baisser jusqu’au début de la saison des pluies ». Notons que la saison des pluies commençant concrètement mi-décembre, les retenues collinaires doivent pouvoir être sollicitées en attendant. Au moins pour celle de Combani.
Ce qui amène à la deuxième explication de la SMAE, la mauvaise qualité de l’eau de la retenue de Dzoumogne oblige l’exploitant à réaliser un lavage plus fréquent que précédemment des systèmes de décantation et de filtration. Quid des autres années…
La SMAE ne mentionne pas les problèmes informatiques pouvant avoir perturbé la gestion de la production d’eau potable mentionnés par le DGS du Syndicat des Eaux Ibrahim Aboubacar à nos confrères de Mayotte la 1ère.
Le nouveau planning prévoit deux coupures par semaine pour tous les secteurs de l’île de 17h à 7h du matin.
La SMAE invite chacun à « adopter une consommation raisonnable », pour qu’il n’y ait pas de coupures d’eau supplémentaires aux prévisions. Ce planning est valable « jusqu’à la saison des pluies ».
Lors des coupures, les réserves constituées peuvent aggraver le phénomène, les habitants sont donc invités « à ne pas jeter l’eau stockée et non-utilisée durant les coupures d’eau et à l’utiliser pour des usages sanitaires (toilettes, lavage de mains, arrosage…). »
Un calendrier que le ciel a salué ce jeudi avec des pluies salvatrices.
Le risque de pénurie, une autre île de la région y est également confrontée. Aux Seychelles où la saison des pluies est comparable à la nôtre, novembre-avril, l’ensemble des habitants est logé à la même enseigne, comme l’explique Seychelles news agency : les coupures sont nocturnes dans la plupart des régions de l’île principale de Mahé, de 22h à 4h du matin, ce qui permet de contrer les fuites, et la Public Utilities Corporation vient de rajouter 6 heures d’arrêt de restrictions supplémentaires, de 10 heures à 16 heures chaque jour. Il est possible de constituer des réserves pour cuisiner à midi, et d’avoir de l’eau le matin et le soir. De plus, une grande différenciation est faite entre l’eau traitée et non potable. Puisque les consommateurs sont exhortés à utiliser l’eau judicieusement et à éviter d’utiliser de l’eau traitée pour laver les véhicules ou arroser leurs jardins.
A.P-L.