RETEX Chido : nouvelle salve au Sénat

Un an après le cyclone Chido, le sénateur Saïd Omar Oili presse l’exécutif de rendre publics les retours d’expérience évoqués par la ministre des outre-mer.

À l’approche d’une nouvelle saison cyclonique, Chido continue de faire parler de lui. Mercredi 10 décembre, lors des questions au gouvernement, le sénateur Saïd Omar Oili a ravivé le débat en demandant où en sont réellement les retours d’expérience promis après le passage du cyclone. À l’entendre, l’épisode reste « trop peu analysé » et les documents officiels… introuvables. Dans la foulée, il a écrit au ministre de l’Intérieur et au Premier ministre pour obtenir les fameux RETEX évoqués par la ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou.

Dans un communiqué publié le 11 décembre, le sénateur rappelle avoir réclamé des précisions sur « les enseignements que les autorités publiques pouvaient retirer » de la gestion de crise. Il souligne que la ministre a cité des retours d’expérience de la DGSCGC et du SGDSN, des documents qu’il dit ne jamais avoir reçus.

Chido un an après : des questions sans réponse

Au Sénat, Saïd Omar Oili n’a pas mâché ses mots. « Un an après le cyclone qui a dévasté notre archipel », la population fait entendre un mécontentement « unanime », fustigeant ce qu’il appelle des « engagements de papier ». Il énumère les failles : gouvernance chaotique, élus mis à l’écart, impossibilité de connaître un nombre exact de victimes… Et surtout, l’absence totale de sensibilisation à Mayotte, là où d’autres territoires se préparent activement.

« En Guadeloupe ils font des exercices, à La Réunion des centaines de personnes se déplacent. Mais rien à Mayotte ! ».  D’où sa question directe : le gouvernement a-t-il réellement produit un RETEX Chido ? Et pourquoi aucune action de prévention n’a-t-elle été menée alors que la saison cyclonique arrive ?

Le gouvernement assure : les leçons doivent être tirées

Face à lui, Naïma Moutchou défend des pratiques « courantes » et « essentielles » dans les outre-mer. Chido, rappelle-t-elle, est l’une des catastrophes « les plus intenses » de l’histoire récente de Mayotte, et « il est fondamental d’en tirer les leçons ». 

La ministre liste les démarches engagées : RETEX national déjà réalisé, séminaire Cyclonex piloté par le préfet zonal, travail en cours au niveau local avec la mission de refondation. Une synthèse doit être remise « prochainement ». Elle évoque aussi l’enjeu du dispositif ORSEC, avec une adaptation des plans en cours.

Dernier engagement : demander au préfet de Mayotte d’organiser « dans les prochains jours » une présentation sur la saison cyclonique, aux côtés des collectivités, et instaurer un rendez-vous annuel de préparation. La loi du 11 août 2025 de programmation pour la refondation de Mayotte, prévoit par ailleurs une transmission des bilans des plans de secours avant mars 2026 : « ce sera fait », assure-t-elle, au nom d’une ambition : bâtir, enfin, une véritable culture du risque à Mayotte.

Mathilde Hangard

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