Après l’intervention en commission des affaires étrangères de la députée Estelle Youssouffa pour demander à l’Assemblée nationale de ne pas ratifier le nouveau traité de la Commission de l’océan Indien qui ne fait pas mention de Mayotte, c’est au tour de Mansour Kamardine de prendre la même position: « Je demande au gouvernement de retirer de l’ordre du jour, de la séance publique du mercredi 25 janvier à l’Assemblée nationale, l’examen de l’autorisation d’approbation de l’accord international portant révision de l’accord général de coopération entre les Etats membres de la commission de l’Océan indien (projet de loi n°150 du 19 juillet 2022) et cela tant que des garanties d’intégration régionale ne seront pas clairement donnée par la Quai d’Orsay concernant Mayotte ».
Créée en 1982, la Commission de l’océan Indien (COI) est une organisation intergouvernementale qui regroupe 5 Etats : l’Union des Comores, la France au titre de La Réunion, Madagascar, Maurice et les Seychelles. Elle mène à bien des projets de coopération dans divers secteurs: préservation des écosystèmes, gestion durable des ressources naturelles, sécurité maritime, entrepreneuriat, santé publique, énergies renouvelables ou encore culture.
Les élus de Mayotte demandent que la présence de la France le soit « au titre de La Réunion et de Mayotte », ce qui sous-entend l’acceptation internationale d’une Mayotte française ce que refuse toujours, bien qu’a minima, de reconnaître l’ONU. En découle notamment l’absence du drapeau tricolore pour les sportifs mahorais médaillés d’or lors des Jeux des Iles, ainsi que l’hymne national.
Le député Kamardine fustige la frilosité de la diplomatie française, qui « traine les pieds pour la mise en œuvre du plan d’action de septembre 2020 vers la reconnaissance internationale de l’appartenance de Mayotte à la France, obtenu de haute lutte auprès de Jean-Yves Le Drian par les représentants de Mayotte à l’époque. »
Et qui ne débouche sur aucune avancée dan l’accord international de la Commission de l’Océan indien (COI). « De nouveau, Mayotte reste à quai ».
Comme pour la feuille de route France-Comores, dont une première version avait été abandonnée sous pression des élus locaux, après avoir été qualifiée de « mortifère », l’élu appelle à « une nouvelle phase d’échange entre les représentants de Mayotte et le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères », ainsi que « l’actualisation du plan d’action de septembre 2020 (…) avant l’examen du projet de loi en séance publique. »
A.P-L.