Les joueurs du BCM, vice champion de National 3 de basket, sont arrivés ce jeudi à Mayotte. Les vainqueurs de l’océan Indien ont fait une halte à la SIM. Une occasion pour faire le point sur leurs attentes.
A peine le pied posé sur le tarmac de l’aéroport de Dzaoudzi, les 12 héros du BCM (Basket Club Mtsapéré) accompagnés de leur 2 entraineurs ont été happés par leurs supporteurs impatients de leur faire la fête. C’est par la SIM (Société Immobilière de Mayotte) qu’ils ont commencé les réjouissance, « un partenaire qui nous aide depuis au moins 3 ans », soulignait Daoulab Ali Charif, le président du Club.
Un président heureux, qui espère que leurs victoires successives, championne de l’océan Indien, championne de l’Outre-mer et vice-championne de France Nationale 3, va doper le basket mahorais, « et surtout nous permettront d’avoir des infrastructures acceptables, puisqu’en jouant sur des plateaux goudronnés nous arrivons déjà à ce résultat ! ».
Mahamoud Azihary, le directeur de la SIM, soutient donc cette équipe, « mais aussi toutes celles qui arrivent en finale ici et portent le sport mahorais vers l’extérieur, donnant ainsi une image valorisante de Mayotte ». S’il le fait, c’est parce qu’un jour il a appris qu’une équipe de Mayotte, partie en compétition à l’extérieur, n’avait pas les moyens de se nourrir.
Dribles entre les flaques
Face aux joueurs accueillis avec des rafraichissements, le directeur, qui est aussi membre de l’équipe des vétérans du BCM, revient sur ce match contre La Réunion, « sans suspens tant nous dominions. C’était une première et je me suis dit, vu la supériorité, on est capable cette année de battre une équipe métropolitaine. C’est ce que vous avez fait avec le Pays d’Aix Basket ! Vous avez battu une des meilleures équipes ! »…
Pour cela, il n’y a pas vraiment de recettes, « en tout cas nous appliquons les mêmes depuis 3 ans, de la technique et une cohésion d’équipe, ce qui nous a permis d’être multi finalistes l’année dernière aussi », confient les entraineurs Archimède Maturaf et Jacques-Antoine Blouin. Le recrutement d’un joueur d’exception n’est pas forcément déterminant, « aucun individualisme n’est ressorti des matchs ».
Ce qui leur manque le plus : « un toit au dessus du terrain ! Cette année a été problématique en entrainement avec une saison des pluies très dense. Lorsqu’on explique ces conditions à nos adversaires en métropole, ils ont du mal à nous croire ! »
Le seul gymnase de Grande Terre est à Cavani, « il est consacré à tous les sports, hand, volley, tennis de table. Nous avons une plage horaire très restreinte, alors qu’il y a deux gymnases en Petite-Terre ! ». Ils vont essayer de surfer sur ces bons résultats pour provoquer une réaction des élus en charge des équipements.
En quittant la SIM, les joueurs partaient pour une grande fête sur leur plateau de M’tsapéré, « mais après, on ne parlera pratiquement plus d’eux, alors qu’ils ont réussi un exploit », glissait Mahamoud Azihary.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte