La vie chère, l’accès à l’eau potable, les politiques de création d’emplois, le bilan des 50 ans de l’indépendance et l’île de Mayotte avaient dominé le discours du président comorien, Azali Assoumani, à l’occasion de ses vœux de l’Aïd-el Fitr adressés aux Comoriens, ce lundi 31 mars, depuis la mosquée de Mitsoudjé, sa ville natale en présence du président de l’Assemblée de l’Union, du Mufti de la République, des chefs religieux et des notables. De nombreux membres de son gouvernement étaient présents.
Le bilan des 50 ans de l’indépendance
Le président comorien a d’abord rappelé l’engagement des autorités à assurer un approvisionnement permanent des denrées agricoles et d’autres produits de première nécessité pendant le mois sacré de ramadan. Un dispositif presque assuré. Des foires agricoles ont été organisées partout dans le pays pour permettre aux citoyens de mieux s’approvisionner en produits agricoles malgré des prix qui n’étaient pas à la portée de tout le monde.
« Le gouvernement a déployé tous les efforts, pour permettre à nos concitoyens de passer le mois de ramadan dans de meilleures conditions, notamment en soutenant les actions engagées pour stabiliser la fourniture de l’électricité, lutter contre la vie chère et pour que les produits agricoles du terroir soient plus disponibles et accessibles en particulier pour les plus démunis », a déclaré Azali Assoumani.
Le président comorien reconnait « d’autres défis à relever », citant notamment l’accès à l’eau potable et la création d’emplois au profit des jeunes. Il a appelé à la responsabilité collective et à la mobilisation de tout le monde pour promouvoir un tissu économique capable d’absorber le chômage de masse qui touche une bonne partie de la jeunesse comorienne depuis bien des décennies.
Le dirigeant souhaite qu’une telle question soit profondément analysée et appelle à un bilan du cinquantenaire de l’indépendance du pays, le 6 juillet prochain pour « tracer la voie qui nous permettra d’aller de l’avant, pour consolider la paix et la sécurité, et promouvoir les domaines de la santé, de l’éducation, de la justice, de l’économie et des finances ». Des réflexions sur les acquis enregistrés et les défis à relever après 50 ans d’indépendance ont déjà été engagées depuis le début de l’année.
La reconstruction post-Chido à Mayotte

« Je voudrais ainsi, à la veille de la célébration des cinquante ans de notre indépendance, appeler à la prise de conscience, sur le chemin parcouru, envisager et agir pour que le chemin qui reste à faire puissent mener les Comores vers un développement socio-économique réel et l’émergence du pays », a-t-il souligné, demandant « la consolidation des valeurs d’unité, de solidarité et de paix est la base du succès de la politique des réformes que nous avons engagée pour l’émergence de notre pays ».
Dans son discours, le président Azali a eu une pensée pour les habitants de Mayotte éprouvés par le cyclone Chido et qui attendent toujours des mesures fortes pouvant accélérer le plan de reconstruction de l’île, précisant que Mayotte « a besoin de voir la reconstruction s’accélérer pour le bien de la population ». Le dirigeant comorien s’est abstenu de faire le moindre commentaire sur l’actualité brûlante notamment l’établissement d’une ambassade russe à Moroni, le renforcement de la base navale de Mayotte ou encore les enjeux du 5ème sommet des chefs d’État de la Commission de l’Océan indien (COI) prévu le 24 avril prochain à Madagascar.
A.S.Kemba, Moroni