Le ministre délégué originaire de Mayotte, multiplie les actions dans le cadre de son ministère. Chargé de la Francophonie et des partenariats internationaux, Thani Mohamed Soilihi a notamment bâti des relations avec plusieurs pays africains, au cours desquels il a défendu la démarche de la France, « Nous sommes le pays qui fait le plus d’efforts en Afrique pour regarder le passé en face », et présidé le Comité de pilotage des politiques de développement, ou encore lancé la première stratégie internationale pour une diplomatie féministe, etc.
Un rôle essentiel dans un contexte de chamboulement actuel des relations internationales, dont le gel au développement de la part des Etats-Unis, avec des actions à mener dans de multiples directions avec les pays partenaires de la France dans et hors de l’Europe.
Ce 3 mars à Genève, il a participé au 5ème Forum des Nations unies sur les océans, organisé par la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED). Il s’agissait notamment de mobiliser la communauté internationale en vue de la 3ème Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC3), que la France accueillera à Nice, du 9 au 13 juin 2025. Thani Mohamed en a profité pour rappeler l’importance de poursuivre le travail en vue de faire ratifier l’accord sur la biodiversité en haute mer (BBNJ).

Selon la convention de Montego Bay de 1982, la haute mer comprend les eaux situées au-dessus du plateau continental juridique au-delà de la limite des 200 milles (370 km). Elle est située en dehors des zones de souveraineté et des ZEE (Zone économique exclusive) des États côtiers.
L’ambition était de façonner les politiques mondiales sur le commerce et les océans avec un ensemble de recommandations politiques cohérentes pour des engagements concrets, de contribuer aux discussions du Forum sur l’économie bleue et la finance en juin 2025 et à la 16e Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED16) en octobre 2025, et de coordonner les efforts mondiaux pour l’émergence d’économies maritimes durables dans les petits États insulaires en développement (PEID) et les communautés côtières.
Les littoraux insulaires en première ligne
C’est à cette occasion que le ministre délégué a annoncé l’organisation de la première édition du « Forum mondial des îles » qui se tiendra à Nice en marge de la 3ème Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC). Il s’agit de « permettre aux Etats et territoires insulaires de promouvoir leurs priorités », alors que les îles « font face à de nombreuses vulnérabilités et subissent de manière disproportionnée les conséquences du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité », précise Thani Mohamed Soilihi dans un communiqué.

On y parlera de la montée du niveau de la mer, notamment dans les Outre-mer, contre laquelle les actions de ces territoires seront mises en avant, « la valorisation de leurs engagements climatiques résonnera comme un multiplicateur d’ambition dans une année marquant les dix ans de l’Accord de Paris. »
Les impacts du changement climatique se multiplient sur les territoires insulaires que sont la grande majorité des territoires ultramarins, note-t-il, en citant, « les récents épisodes cycloniques à Mayotte et à la Réunion. La montée des eaux pose une question existentielle. »
Et sur les petites îles où la plupart des habitations sont littorales, il va falloir multiplier les protections, « Dans les Caraïbes, par exemple, les littoraux concentrent les principales infrastructures, les activités économiques et 70 % de la population ». En chiffrant, les dégâts attendus, « le coût de l’inaction » dans cette seule région. Il devrait s’élever à 22 milliards de dollars par an d’ici 2050 et à 46 milliards de dollars d’ici 2100, soit 10 % et 22 % du PIB de la région, rapporte le ministre délégué. « Il y a urgence à agir » et à prendre en compte les recommandations de ces territoires, « c’est tout l’objet du Forum mondial des Îles qui se tiendra à l’occasion de la 3ème Conférence des Nations unies sur l’Océan ».
A.P-L.