Les habitants de la 2ème commune la plus peuplée de l’île voient « s’enrichir » l’offre de soin : un médecin s’installe dans le village même de Koungou, jusqu’à présent déserté par cette profession. Ils devaient alors se rendre à Trévani, autre village de la commune pour se faire soigner. L’arrivée du docteur Frédéric Accot est imminente, nous indique l’Agence Régionale de Santé qui confirme l’événement.
Car c’en est un dans une île qui pourrait revendiquer la paternité de l’expression « désert médical » tant il prend tout son sens ici. L’ouverture de ce cabinet médical monte à 32 le nombre de médecins généralistes du secteur libéral à Mayotte, nous rapporte Patrick Boutié, qui assure l’intérim de la Direction de l’Offre de soins et de l’Autonomie à l’ARS Mayotte. Il faut souligner et encourager les actions menées car ils n’étaient que 20 en 2016.
Mais nous sommes encore très loin de la moyenne des 91 médecins généralistes libéraux pour 100.000 habitants en Hexagone. Les 9 départements les moins dotés en France en comptent 70 pour 100.000. Rien que pour atteindre ce niveau plancher, ils devraient être 200 à Mayotte. Et seulement « 6 spécialistes exercent en libéral à Mayotte », complète le représentant de l’ARS Mayotte.
Soins de neurologie
C’est donc peu de dire que le docteur Accot qui exerçait à Saint-Benoit (La Réunion) est le bienvenu. Son cabinet va s’implanter sous la pharmacie de Koungou, dans les locaux d’une association qui porte le projet de téléconsultation. Celle-ci déménagera à côté, « des consultations de neurologue seront également proposées, une partie du temps en présentiel, l’autre à distance, par télémédecine », poursuit Patrick Boutié. Un spécialiste viendra en effet en mission. L’installation du praticien se fait naturellement en association avec la pharmacie.
Les consultations devraient pouvoir démarrer d’ici la fin du mois, « au plus tard au 1er avril, des démarches sont à finaliser avec l’Ordre des médecins ».
Le généraliste a bénéficié du Contrat d’Aide à l’Installation des Médecins, qui permettra notamment de compenser la perte de patientèle à Saint-Benoit. Le CAIM est une aide financière accordée une seule fois et versée aux médecins en 2 fois : 50 % dès l’installation en zone fragile et 50 % après 1 an. « Il a annoncé avoir le projet de développer un projet de santé sur l’île ».
Anne Perzo-Lafond