La demande de renouvellement de flottes vieillissantes, voire précaire à Mayotte, était commune aux DOM et plus largement dans les Régions ultrapériphériques de l’Europe, c’est ce qu’avaient fait valoir leurs présidents lors de la XXVe Conférence Régions Ultrapériphériques (CPRUP) qui s’était tenue en visioconférence les 26 et 27 novembre 2020 à Mayotte.
En réponse, la Commission européenne a autorisé ce 28 février 2022, le renouvellement des flottes de pêche dans cinq régions ultrapériphériques de l’UE. D’un montant total de 63,8 millions d’euros, les aides de la France seront en place respectivement jusqu’au 31 décembre 2025 (Martinique), 31 décembre 2026 (Mayotte et Guadeloupe) et 31 décembre 2027 (La Réunion et Guyane).
Débloqués par le gouvernement, Mayotte se voit doter de 7,5 millions d’euros, la Guyane, 17 millions d’euros, la Guadeloupe, 16,2 millions d’euros, la Martinique, 16,2 millions d’euros et La Réunion, 6,9 millions d’euros.

Des garanties de bonne pêche
En revanche, la Commission européenne demande aux autorités françaises de garantir qu’il existe un équilibre entre la capacité de pêche et les possibilités de pêche du DOM concerné. Toujours dans l’esprit d’une pêche durable.
Deux conditions : l’aide sera utilisée pour l’acquisition des nouveaux navires de pêche qui doivent rester immatriculés dans la région ultrapériphérique pendant au moins 15 ans, et le plafond d’aide ne peut pas excéder 60 % du total des coûts éligibles dans le cas de navires d’une longueur hors tout inférieure à 12 mètres. Il ne peut excéder 50 % du total des coûts éligibles dans le cas de navires d’une longueur hors tout égale ou supérieure à 12 mètres et inférieure à 24 mètres.
Une victoire pour la ministre de la mer Annick Girardin : « En outre-mer comme dans l’ensemble du territoire national, les pêcheurs rencontrent de nombreuses difficultés liées au renouvellement de leur flotte. Dans un contexte de coûts élevés des navires et d’une réticence des établissements de crédits à en financer l’acquisition, cet investissement est pourtant indispensable pour favoriser une pêche plus durable. »
Pour Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, ces aides étaient indispensables, et « permettront de mieux structurer les filières, d’améliorer la sécurité des pêcheurs, mais aussi de promouvoir une pêche plus durable basée sur une meilleure connaissance scientifique et économique des stocks halieutiques. »
A.P-L.