Le Sénat allonge le délai de démolition d’une case informelle à 4 jours après sa construction

Un texte facilitant les démolitions d’habitats insalubres à Mayotte et en Guyane a été adopté ce jeudi par les sénateurs. Avec comme objectif, « rendre moins attractif le territoire », défendait Thani Mohamed Soilihi.

Le texte adopté ce jeudi par le Sénat devrait freiner l’expansion des bidonvilles, puisqu’il autorise la démolition d’un habitat érigé sans droit ni titre dans un secteur d’habitat informel par le préfet dans les 96h après le début de leur construction en Guyane et à Mayotte. Actuellement, la loi indique que la démolition était possible jusqu’à 24 heures à compter de la notification de l’acte, c’est-à-dire du procès-verbal. C’est ce qu’on appelle « le délai de flagrance ».

Un texte « très attendu à Mayotte », défendait le sénateur mahorais Thani Mohamed Soilihi, « le délai dont disposent les forces de l’ordre aujourd’hui est insuffisant, car ces habitations sont construites en quelques heures. » Et souvent de nuit pour éviter tout repérage par la police municipale.

Face à lui, un sénateur qui avait déposé un amendement de suppression du texte, arguant que cela ne servait à rien de rajouter de la précarité à la précarité, « ça va placer ces habitants dans des situations complexes, il est préférable de rendre salubre des habitats informels. »

Thani Mohamed Soilihi contrait l’amendement visant à supprimer ce texte

Une tâche ardue faisait remarquer le sénateur mahorais qui estime que « ce n’est pas rendre service à ces populations de les maintenir dans des bidonvilles, il y a quatre ans, un éboulement avait provoqué la mort d’une famille. » En outre, il appelait à « rendre moins attractif le territoire aux étrangers en situation irrégulière en intensifiant la destruction de ces habitats. »

Une évolution qui sera inscrite à la loi Letchimy du 23 juin 2011 au chapitre de la rénovation de l’habitat dégradé.

Le texte avait déjà été adopté par l’Assemblée nationale, il faut donc attendre sa validation définitive en Commission mixte paritaire.

A.P-L.

Partagez l'article :

Subscribe

spot_imgspot_img

Les plus lus

More like this
Related

Les députés adoptent la suppression des titres de séjour territorialisés en 2030

Les échanges houleux entre députés étaient à prévoir, qui illustrent la méconnaissance du phénomène migratoire à Mayotte. L’évolution est à souligner au sein du gouvernement où le curseur commence à bouger. La mesure doit être assise sur une lutte contre l’immigration clandestine efficace… ce qui reste encore à démontrer

Au lycée de la Cité du Nord, la possible fin des récréations embrase la communauté éducative

Entre la contestation de la suppression des récréations, des pannes informatiques persistantes et des locaux dégradés, les enseignants du lycée du Nord dénoncent une situation de plus en plus intenable.

Intercommunalités de France, Interco’ Outre-mer et l’association des intercommunalités de Mayotte alertent sur une « loi de programmation » sans programmation

Les présidents d'Intercommunalités de France, d'Interco Outre-mer et d'Interco 976 (Mayotte), alertent sur la contradiction majeure entre une volonté politique et le projet de loi qui doit la traduire. Ils soulignent que le texte, en l'état, ne s’apparente pas à une loi de programmation réelle et ne donne pas aux territoires les moyens de la mettre en œuvre, risquant ainsi de transformer une promesse d'avenir en une crise durable.

Air Austral déplore un manque de repères pour poursuivre sa croissance

Hugues Marchessaux, président du directoire d’Air Austral et président d’Ewa Air et Drissa Samaké, directeur général d’Ewa Air, ont dressé, ce mardi 24 juin, le bilan de l’exercice 2024-2025 des deux compagnies. Avec des résultats d’exploitation positifs, malgré les événements perturbateurs et les contraintes, l’avenir semble prometteur, mais le manque de visibilité à moyen et long terme, notamment sur les infrastructures, laisse planer le doute.