C’est une service rendu en dent de scie sous la compétence du conseil départemental : le transport scolaire est malade de ses caillassages à répétition et chaque suspension de service est un nouveau pas en arrière pour les scolaires qui ne sont pas transportés vers les établissements. C’est que les perturbateurs viennent aussi de l’intérieur, avec des premiers conseils de discipline qui ont commencé à tomber, 35 élèves ont été verbalisés sur la ligne Dzoumogne-Kawéni, notamment pour menace de mort envers le chauffeur.
Ce qui n’a pas empêché de nouveaux caillassages la semaine dernière, malgré les 200 gendarmes déployés sur les lignes à risque et les 18 médiateurs, provoquant une nouvelle suspension du service par le groupement Narendre M’beli. Ses transporteurs se sont alors rendus au conseil départemental ce vendredi à 8h30, une vingtaine desservant le Nord et le Sud de l’île, « nous avons débarqué pour une action coup de poing, il est question de la survie des entreprises », nous indique William Bailly, directeur adjoint du groupement.
Reçus par la DGS du conseil départemental et le directeur de cabinet du président Ben Issa Ousseni, ils ont évoqué une nouvelle fois ce qu’ils appellent leur « triple peine » : « Nous devons réparer les dégâts à nos frais, sans prise en compte des coûts par le département pourtant autorité organisatrice des transports, avec des bus immobilisés qui nous enlèvent une partie des recettes puisque nous sommes rémunérés au kilomètre. » Ils considèrent que l’action en cours est un droit de retrait, et demandent donc le paiement des heures non travaillées.
Ils ont obtenu des engagements… Comme les précédentes rencontres ? « Cette fois le conseil départemental va nous verser une enveloppe de 50.000 euros pour tous les transporteurs touchés, c’est maigre alors que les caillassages ont couté 250.000 euros depuis le début du nouveau marché », soit depuis un an. Le Département s’est également engagé à solliciter l’Etat et l’Europe pour un accompagnement financier à la sécurisation des véhicules, et à revoir les clauses du marché sur les jours non travaillés « lorsque ce n’est pas le fait du transporteur ».
Enfin, un engagement de sévérité dans les conseils de discipline « pour exclure des transports les délinquants ».
Un contexte illustré sur le plan national par l’Info Outre-mer qui diffusait le reportage « Mayotte : les bus scolaire face à l’insécurité ».
Anne Perzo-Lafond