Créée en 2017, l’association Messo compte actuellement 150 personnes réparties en 4 grands pôles : le pôle environnement, le pôle formation, le pôle développement, et le pôle hébergement. L’objectif de l’association est d’apporter des solutions locales aux différentes problématiques et enjeux du territoire, le tout dans une démarche d’accompagnement socio-économique.
Accompagner Mayotte dans une transition écologique et solidaire

Comme nous l’a expliqué Ambdildjalilou Omar, chargé de projet environnement et compostage au sein de l’association Messo, l’installation de bacs de compostage s’inscrit dans une dynamique éco-responsable visant à « promouvoir la gestion locale des biodéchets, à sensibiliser la population aux enjeux environnementaux et à renforcer l’autonomie des structures rurales en matière de recyclage organique. Notre pôle environnement œuvre chaque jour pour une gestion plus durable des biodéchets à Mayotte, en lien étroit avec les acteurs du territoire. Nous collaborons ainsi activement avec des partenaires comme la 3CO, l’ADEME, l’ARS, et bientôt le GAL Ouest Grand Sud, avec le soutien de la Fondation de France ».
Ces initiatives visent un objectif commun : ralentir le rythme de remplissage de l’ISDND de Dzoumogné, malgré son agrandissement récent, tout en accompagnant les Mahorais vers des pratiques plus responsables.
Les principales missions du pôle environnement s’articulent autour de 4 grands axes : la réduction des biodéchets, en favorisant le compostage de proximité ; la lutte contre les vecteurs de maladies, enjeu sanitaire prioritaire pour l’île ; la sensibilisation et la formation autour des gestes éco-responsables et du développement durable ; et enfin réduire l’érosion des sols à Mayotte via l’utilisation du produit du compostage pour renforcer les terres mahoraises anthropisées en travaillant avec les agriculteurs.
Des bacs de compostage 100% made in Mayotte
« Un élément central de notre démarche est l’utilisation de composteurs low-tech en bambou, fabriqués localement à Mayotte, par des artisans. Ils sont 100% mahorais, traités à l’eau de mer… et auront une durée de vie d’environ 6 ans. Nous privilégions cette solution pour favoriser et valoriser les ressources de l’île. Ce choix soutient à la fois l’emploi local, la valorisation des ressources naturelles de Mayotte et l’ancrage territorial de nos actions », explique Ambdildjalilou.

Ainsi, ce jeudi matin 3 nouveaux bacs en bambou ont été installés au PER de Coconi à la place d’anciens fabriqués avec des palettes. Un premier bac est réservé à la « structuration », un deuxième pour « l’apport » et le dernier pour la « maturation ». Ce sont les différents processus du compostage. « Nous avons déjà fait une première opération d’installation de bacs de compostage au collège de Ouangani. Aujourd’hui c’est la deuxième opération de ce type.
Notre approche est également pédagogique et participative puisque nous intervenons dans les écoles, les quartiers, les entreprises, pour sensibiliser à la gestion des biodéchets. Nous proposons également gratuitement l’installation de composteurs quand ils sont partagés, ainsi que la formation de référents de site, et un accompagnement personnalisé pour garantir la pérennité des projets », ajoute le chargé de projet environnement et compostage.
Enfin, si le site du PER de Coconi a été choisi pour l’installation de ces composteurs ce n’est pas par hasard… « La collaboration étroite du PER avec les agriculteurs locaux et sa visibilité sur le territoire en faveur du développement durable vont servir de vitrine pour sensibiliser le public à une meilleure gestion des déchets et des biodéchets, mais aussi former les agents », indique Dalila Nahouda Hanaffi, chargée de mission du suivi du Plan climat-air-énergie territorial (PCAET) au sein de la 3CO.
B.J.