La LIC n’a-t-elle qu’un intercepteur opérationnel actuellement, comme annoncé à Éric Ciotti ?

Ce weekend, le syndicat Alliance rapportait à Éric Ciotti, député LR représentant de Valérie Pécresse en visite sur le territoire, des moyens réduits pour lutter contre l’immigration clandestine, avançant que « sur 4 intercepteurs, un seul est opérationnel ». Qu’en est-il vraiment ? Réponse des services concernés.

Les moyens maritimes de lutte contre l’immigration clandestine tournent-ils en effectifs et moyens réduits en ce moment, sur l’île au lagon ? C’est ce que rapportait le syndicat Alliance ce week-end, interpellant le bras droit de Valérie Pécresse. Un seul intercepteur de la police aux frontières sur quatre serait actuellement opérationnel.
Interrogée, la préfecture de Mayotte – bien qu’elle ne souhaite absolument pas s’inviter dans la polémique – nous a donné quelques chiffres pour rétablir la réalité.

Shikandra, Mayotte
Un navire plus gros que les autres, surchargé, en provenance de Madagascar

A l’heure actuelle, selon les services de préfecture concernés, le parc compte 7 intercepteurs. 4 pour la police aux frontières, et 3 pour la brigade nautique, après que l’un d’entre eux ait récemment rendu l’âme.
A partir du 21 mars, ces chiffres vont encore s’étoffer puisque l’on passera à 5 intercepteurs de la PAF, et 4 pour la brigade nautique. Il faudra attendre un peu pour que les deux nouveaux navires soient opérationnels et rejoignent la flotte. Ainsi, il y a toujours au moins trois intercepteurs en mer, un jour sur deux le chiffre monte à 4. En terme d’effectifs, toujours selon la préfecture, la PAF compte un peu plus de 45 âmes, et ceux de la gendarmerie plus de 35.

La brigade nautique

En plus de cela, l’avion de surveillance continue de jouer son rôle, ayant notamment contribué à l’identification de l’embarcation malgache interceptée ce lundi. La surveillance aérienne est actuellement assurée par l’entreprise Mayotte Fly Service, laquelle évolue dans le cadre de l’appel d’offre attribué au début du mois de novembre et encore en cours pour le premier semestre 2022. Le prochain appel d’offre est d’ores et déjà en préparation.
La rumeur de moyens d’interception réduits à un seul intercepteur est donc bel et bien fausse selon les autorités.
La préfecture annonce d’ailleurs qu’à la mi-journée de ce mardi 15 mars, pas moins de 140 étrangers en situation irrégulière ont été appréhendés en 24 heures, les conditions météorologiques et le calme de la mer rendant la navigation plus aisée. Pas moins de 5 kwassas en 24 heures donc. «  Si on n’avait qu’un seul intercepteur, on n’aurait pas ces résultats-là », conclut-t-on du côté de la préfecture.

Mathieu Janvier

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