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Mamoudzou

Fermeture de l’hôtel Trévani en raison du mouvement social

Une fermeture forcée
Une fermeture forcée

Situé stratégiquement entre Mamoudzou et le port de Longoni, l’hôtel Trévani est habituellement rempli à 70% selon l’un de ses gérants, Tanchiki Maore. Mais en cette période où tout ce qui est stratégique est visé, il se retrouve pris en sandwich entre deux barrages : le totalement hermétique de Longoni, et le très défendu de Koungou.

« Avant qu’éclate la crise, nous avions fait le plein, beaucoup de médecins étaient en mission de vaccination ici. Mais ils ont préféré depuis se rabattre sur le Maharadja ou le Caribou en accès libre à Mamoudzou, rapporte Tanchiki Maore, seules 6 chambres étaient réservées sur les 30 de l’établissement, par des agents de Electricité de Mayotte ».

Mais les difficultés d’approvisionnement ont eu raison de l’organisation et ce dimanche de Pâques, il a du fermer l’établissement, « sinon, j’aggrave le déficit, je suis déjà à 74.000 euros de pertes. J’ai réuni mes 36 salariés pour leur demander de repartir chez eux, et leur expliquer que leurs salaires de mars ne seront pas payés ».

Une jeunesse influençable

Il appelle les leaders de la manifestation à la raison : « Tout le monde a foncé pour ce mouvement qui demandait plus de sécurité. Et maintenant, les gendarmes sont là, nous devons laisser l’Etat faire son travail, on ne peut pas étouffer l’économie ».

La situation est d’autant plus préoccupante qu’à la précarité de ses salariés s’ajoute l’impossibilité d’accompagner les jeunes de sa commune, un rôle social dans lequel il est particulièrement actif. Il est venu l’expliquer aux « barragistes » de Koungou : « Sans revenus, je ne peux plus aider les clubs de sport de la commune. Or, ici, la jeunesse est très nombreuse et très fragile, influençable notamment par les grévistes. Or, quand ils n’ont plus besoin d’eux, ils les délaissent. Comme on ne peut pas compter sur les élus pour les gérer, nous les occupons 24h sur 24. Nous sommes en train de perdre tout le bénéficie de ce travail… »

Pour surveiller l’établissement, il va loger sur place le temps que le conflit se termine.

La fermeture du portail empêche tout accès à la plage pour les habitants.

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

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