Foot – Les vétérans s’envolent pour l’Espagne : une 3e participation sous le signe de la passion

Le football n’a pas d’âge en Petite-Terre ! Pour la 3e année consécutive, les vétérans s’apprêtent à représenter Mayotte lors d’un tournoi international en Espagne, rassemblant des équipes venues du Brésil, du Mexique, des îles Palmas et bien d’autres horizons.

En Petite-Terre, la passion du football dépasse les générations. L’équipe des vétérans de l’association Amicale Loisir-Vétérans de Labattoir (ALVL) se prépare activement à prendre part à un tournoi international unique en son genre. L’événement, prévu en Espagne au mois de mai, rassemble chaque année des équipes venues des quatre coins du monde.

En amont de leur départ, prévu le 18 mai, les joueurs auront leur dernier entraînement le 11 mai, suivi d’un moment convivial autour d’un petit-déjeuner collectif, une manière de renforcer les liens avant le grand voyage.

Nous avons recueilli des témoignages de vétérans de l’équipe.

JDM :  Que représente pour vous ce tournoi ?

Said Salim : Déjà, c’est au-delà du tournoi, mais c’est aussi une adhésion à un objectif. Le projet est né de la volonté d’un jeune homme qui avait une maladie, de faire une greffe du foie. Il a décidé de fédérer des partenaires, des bénévoles et des associations pour récolter de l’argent afin d’assurer ses frais d’hospitalisation. Ce tournoi est avant tout pour le vivre-ensemble, puisqu’à plus de 35 ans, ce n’est pas le tournoi lui-même, mais c’est surtout de passer un bon moment ensemble autour de la convivialité et du partage.

Abdou : Ce tournoi international représente, pour moi et pour mes amis ici à Labattoir, une opportunité de faire des voyages internationaux pour rencontrer des anciens joueurs et de mesurer aussi notre niveau à Mayotte pour savoir s’il y a eu une évolution.

Comment vous préparez-vous physiquement et mentalement pour cette compétition ?

Said Salim : La préparation, c’est un peu compliqué, mais on s’est quand même préparés avant et pendant le mois de Ramadan. Au niveau du gymnase, dès qu’on peut faire des matchs amicaux, on les fait. Tous les dimanches, on est là pour faire des entraînements. Après, c’est un minimum, parce que là-bas, le niveau est tellement haut car ce sont des joueurs professionnels, il aurait fallu qu’on s’entraîne quasiment tous les deux jours.

Abdou : En tant que vétéran, c’est très compliqué de se préparer physiquement puisqu’on n’a pas trop de temps et puis on n’est pas des professionnels, même pas semi-professionnels. On prend de notre temps pour justement se préparer. Étant ancien joueur, je sais à peu près comment je pourrai me préparer en fonction du temps que j’ai, mais mentalement, c’est le fait que quand on est sur place, il faut bien qu’on soit résilient par rapport à nos collègues, ceux qui viennent aussi de loin. Nous, on vient de l’océan Indien mais il y en a qui viennent d’Asie, notamment l’an dernier, on avait vu une équipe qui venait d’Inde. Cela nous permet de rencontrer ces gens-là, de comprendre d’autres cultures, de pouvoir s’intégrer dans cela, grandir encore plus, puisque nous les vétérans, on y participe mais c’est aussi pour le transmettre aux jeunes.

Est-ce que vous avez un mot à partager aux jeunes footballeurs de Mayotte qui vous regardent ?

Said Salim : Pas spécialement aux jeunes, mais surtout aux dirigeants. Moi, ce que j’ai retenu, c’est que pour pouvoir pratiquer un bon niveau de football, il faut avoir de belles infrastructures. Là-bas, les infrastructures, c’est un tapis rouge qu’on a quasiment tous les jours tellement les infrastructures sont énormes. On a besoin d’avoir de grandes infrastructures de bonne qualité pour pratiquer un bon jeu pour augmenter notre niveau, c’est vraiment essentiel. Je pense que plus on aura de super infrastructures ici, plus ça motivera de jeunes à faire le sport et à augmenter leur niveau. Et peut-être que demain, on aura plus de jeunes au niveau professionnel.

Abdou : Nous voulons aussi montrer aux jeunes notre engouement de participer à ce tournoi international pour qu’ils sachent qu’ils peuvent aller à l’extérieur, se mesurer à d’autres pays et augmenter leur niveau.

Avez-vous un souvenir marquant de la précédente édition ?

Affiche du tournoi international des vétérans Vila de Ribadeo

Said Salim : Ce qui m’a marqué moi c’est la vitesse de circulation du ballon parce qu’en fait, quand on le voit à la télé, on ne s’en rend pas compte mais quand on le voit dans la réalité, ça fait un choc. On a l’impression qu’on est dans une autre galaxie, c’est le premier point qui m’a marqué.

Et deuxième chose qui m’a marqué, c’est qu’on a des vétérans de 50, 60, même 70 ans. Ils sont très bien conservés, ils ont un niveau de vie excellent parce que tous les jours, ils pratiquent leur sport dans de bonnes conditions. Et ça, ça m’a marqué parce que ce n’est pas une personne mais c’était tous les participants qui étaient là-bas. Ils avaient un niveau physique très supérieur parce qu’ils ont décidé de se conserver, de continuer à faire du sport tout simplement.

Abdou : Mon souvenir marquant est d’avoir joué contre une équipe où il y avait des anciens joueurs professionnels. Pour ma part, j’ai déjà joué à un bon niveau de foot à La Réunion mais pour mes amis qui quittent Mayotte et vont directement en Europe, participer à un tournoi où il y a des anciens joueurs pro qu’on a déjà vu à la télé, c’est quelque chose !

Des difficultés de financement pour les vétérans

Malgré l’engouement et la passion des vétérans de participer à ce tournoi international, aucun financement n’a pu être attribué à l’association pour le déplacement des joueurs jusqu’en Espagne. Cependant, des cotisations se font au sein de l’ALVL pour financer tout type de besoin des joueurs afin de permettre d’aider ceux qui n’ont pas les moyens. Pour la plupart, ce sont les joueurs eux-mêmes qui financent leur billet pour participer au tournoi, preuve de leur fort intérêt pour le foot.

Nayar Said Omar

 

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