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16h20 : Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls a quitté Mayotte après deux jours de visite officielle. Reconstruction, gestion des déchets, opération de « résorption de l’habitat illégal », visite du port de Longoni puis de l’îlot Mtsamboro, et enfin échange sur la gestion de l’eau, le ministre d’Etat a fait le point sur de très nombreux sujets.
13h15 : Après une pause déjeuner, Manuel Valls a débuté une réunion au Pôle Aéronautique de Pamandzi, qui s’est tenue en huis clos, avec les membres du Comité de la ressource en eau et de nombreux élus associés aux échanges. Néanmoins, en amont de la réunion, le préfet du département avait mentionné que la crise de l’eau devrait être moins importante que prévue initialement, en raison d’un niveau « satisfaisant » des retenues collinaires de l’île.
11h25 : Manuel Valls est arrivé en bateau aux abords de l’îlot Mtsamboro, le ministre n’a pas posé pied à terre car la visite s’est faite directement depuis l’embarcation. Une séquence dédiée principalement au projet qu’il défend depuis sa prise de fonction : la création d’une base militaire navale avancée pour améliorer la lutte contre « l’immigration clandestine ». Le ministre compte aussi sur cette future installation pour défendre une Mayotte française sur la scène internationale.

Le projet est double. L’objectif est de construire un ponton qui permettra d’accueillir les intercepteurs des forces de l’ordre et qui servira de point de repos pour leurs équipages. D’autre part, les autorités souhaitent redonner à l’îlot Mtsamboro sa vocation agricole initiale en poursuivant la destruction d’habitations illégales et en construisant plusieurs tobés destinés aux agriculteurs et notamment aux producteurs d’oranges, sur le pourtour de l’île.
Après avoir terminé le tour de l’îlot, le cortège s’est dirigé à toute vitesse sur le lagon en direction de Petite-Terre.
10h01 : La deuxième étape de la journée s’est déroulée à Dzoumogné en présence du maire de la municipalité, Ahamada Fahardine, mais aussi de nombreux élus et du recteur Jacques Mikulovic.

Lundi dernier, le 7 avril, une opération de « résorption de l’habitat illégal » a débuté sur la commune, afin de faire de la place pour construire une école de vingt-six classes. Ce matin, la gendarmerie a présenté le projet au ministre Manuel Valls dans une salle de la mairie. Au total soixante-quatorze « bangas » sont en cours de destruction, près de 200 personnes seraient concernées par la perte de leur maison. Dix-sept familles se sont vues proposer des solutions d’hébergement, cinq ont refusé, cinq autres ne donnent pas de nouvelles, et certaines sont encore indécises.
« On ne reloge pas toutes les populations en situation d’habitat illégal en logement social au frais de l’Etat et des Mahorais, à bon entendeur, salut ! », n’a pas hésité à dire Manuel Valls face à ce constat. Le ministre considère que la construction de l’école est nécessaire, dans une commune qui compte six écoles maternelles, sept écoles élémentaires, un collège et un lycée professionnel.
La visite se poursuit à l’extérieur sur le périmètre de sécurité établi par les forces de l’ordre, pour constater l’avancée de l’opération. « C’est du gros travail, bravo ! », a remarqué le ministre.
8h46 : Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, est arrivé au port de Longoni en bateau accompagné du préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. Un site au centre de l’actualité ces dernières semaines notamment en raison de conteneurs humanitaires bloqués.
La visite du port débute sur le quai numéro 2. « Il fait chaud, il faut avoir le pied marin », a lancé le ministre, non mécontent d’avoir retrouvé terre.

« 70% du port a été endommagé par le cyclone », a relevé Ida Nel, la présidente de Mayotte Channel Gateway, le gestionnaire du port de Longoni. « Trois jours après Chido on était opérationnels mais avec de nombreuses difficultés ».
« 150 conteneurs sortent du port chaque jour », a précisé la présidente, sous une chaleur de plomb. Un rythme soutenu qui a été rendu possible en partie par les dérogations mises en place par la préfecture pendant le mois de Ramadan afin d’autoriser la circulation des poids lourds le dimanche et d’étendre les horaires d’ouverture du port. Des mesures qui ont facilité l’acheminement des denrées vers les magasins, « un travail exceptionnel », a reconnu le ministre d’Etat.
Après l’état des lieux post-Chido, Manuel Valls a été accueilli par les acteurs du port qui lui ont présenté les perspectives commerciales et les travaux qui doivent être entrepris, « le port doit être remis aux normes pour répondre au vieillissement des infrastructures mais aussi pour les renforcer ».

« L’évolution de la démographie à Mayotte engendre plus d’activités portuaires. On observe une augmentation de 5% des importations, et d’ici 2045 les chiffres vont tripler », a ajouté le représentant du port. Pour pallier à cela une extension de 4 hectares est prévue, avec également un agrandissement du quai numéro 3. « Si on veut inscrire Mayotte dans sa région cela passe par le port », a noté le ministre des Outre-mer, qui s’est ensuite rendu au niveau du hub logistique.
« Deux millions de litres d’eau vont arriver à la fin du mois, soit 240 conteneurs. Les bouteilles seront distribuées dans les magasins mais aussi via les mosquées », a expliqué le préfet François-Xavier Bieuville à côté des marchandises. « On a aussi un certain nombre de marchandises qui arrivent depuis l’Afrique de l’Est, comme les patates douces et les bananes ». Des produits qui ont été boudés par une partie de la population, en raison de leur périssabilité rapide, mais qui ont permis aux familles de trouver des alternatives au manioc.
« J’en ai marre d’entendre dire que les gens meurent de faim et de soif ici. Il y a des problèmes mais il faut arrêter avec ce discours qui vise à exploiter une situation difficile », a appuyé Manuel Valls, suite à l’état des lieux des stocks de marchandises.
Interrogé sur la question du prix de ces denrées et notamment des bouteilles d’eau, le préfet a saisi l’occasion pour défendre sa mesure de réduction des tarifs, « c’est sept euros 35 le pack de bouteilles d’un litre et demi, ça reste cher mais on a déjà eu des montées de prix bien plus importantes ». « L’essentiel c’est que les gens aient accès à de l’eau potable », a conclut Manuel Valls, avant de rejoindre le cortège direction Dzoumogné.

Et pourtant l’accès à l’eau potable reste encore difficile. Si le prix a été plafonné, il reste élevé pour un bon nombre de foyers d’autant plus que les coupures d’eau continuent, et que lorsque « l’or bleu » fini par arriver aux robinets, il est souvent impropre à la consommation. Les ménages sont également obligés de payer des factures d’eau à des prix exorbitants pour un service souvent très en déca des attentes, voire inexistant.
Manuel Valls entame ce mercredi 9 avril, aux alentours de 8 h 30 sa deuxième journée de visite officielle avec une visite au port de Longoni. Il se rendra ensuite à Dzoumogné pour observer l’opération de « résorption de l’habitat illégal » qui a débuté lundi dernier, mais aussi pour visiter la permanence sociale à la bibliothèque de la commune. Vers 11 h, le cortège prendra le bateau pour se rendre sur l’îlot Mtsamboro afin de suivre la reconstruction du tobé, mais surtout pour participer à la présentation du futur ponton qui, selon la volonté du ministre, permettra d’accueillir des intercepteurs directement sur zone pour renforcer la lutte contre « l’immigration illégale ». En début d’après-midi, Manuel Valls se rendra en Petite-Terre pour un échange avec les acteurs responsables de la gestion de l’eau au pôle aéronautique de Pamandzi. Le ministre d’Etat devrait terminer sa visite vers 15 h 20.
La veille, le ministre avait visité un chantier du bataillon de reconstruction sur le plateau sportif de Mtsapéré, avant d’évoquer la gestion des déchets avec le Sidevam et la CADEMA sur le terre-plein voisin. Il avait ensuite parcouru un chantier de reconstruction d’immeubles de la Société Immobilière de Mayotte, et s’était rendu en fin d’après-midi auprès des femmes entrepreneures de la Croix-Rouge de Passamainty, ainsi qu’auprès des maires et des élus du Conseil départemental, à la Maison France Services de Combani.
Victor Diwisch