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mercredi 29 janvier 2025

Les prestations vieillesse revalorisées, mais sans rattrapage vers le niveau national

Encore un domaine où la convergence avec le reste de la nation se fait trop longtemps attendre. Les prestations vieillesse sont toujours très inférieures au droit commun comme le montre le dernier communiqué de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM).

Les retraités et les bénéficiaires de prestations sociales, comme les pensions de vieillesse, l’allocation de veuvage et le minimum vieillesse, voient les montants réévalués en ce début d’année. Les pensions du mois de janvier seront versées à compter du 8 février 2025.

Les pensions vieillesse passent de 733 euros à 747,69 euros, le minimum des pensions de réversion passe de 324 à 331,94 euros, le montant de l’allocation de veuvage passe à 713,17 euros, l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) pour une personne seule passe à 678,57 euros et pour un couple marié passe à 991,51 euros. Enfin, les pensions d’invalidité sont revalorisées de 2,2 % au 1er janvier 2025, c’est-à-dire le même taux de revalorisation qu’au national.

Pour exemple, sur le plan national, l’ASPA, prestation versée aux retraités ayant de faibles ressources, également appelée « minimum vieillesse », passe à 1.034,28 euros par mois pour les personnes seules et à 1.605,73 euros par mois pour les couples. A Mayotte, le montant n’est donc encore qu’à 65% du national.

La CSSM conclut son communiqué par « Ces revalorisations traduisent l’engagement des pouvoirs publics en faveur d’une meilleure prise en charge des besoins des retraités et des populations vulnérables ». On peut s’en étonner étant donné que ces prestations vieillesse sont automatiquement réévaluées au 1er janvier de chaque année. Au contraire, avec un différentiel important avec le niveau national, un rattrapage pourrait être opéré, il n’en est rien.

Pas de suite aux annonces d’Olivier Dussopt

Olivier Dussopt, ASPA, Mansour Kamardine, Estelle Youssouffa, Mayotte
Le ministre Olivier Dussopt s’était engagé à la convergence devant le député Kamardine

La raison invoquée jusqu’ici était le risque « d’appel d’air » depuis les Comores. Comme si un montant mensuel de l’ASPA réajusté au niveau du droit commun allait inciter des kwassa de coco et bacoco (personnes âgées) à accoster massivement à Mayotte.

Surtout que selon l’INSEE, début 2023, seuls 4 % de la population mahoraise sont âgés de 60 ans ou plus, soit 13 000 personnes. Ils ne vont pas ruiner le budget de la nation…

Une prise de conscience de cette injustice avait incité à inscrire un début de rattrapage sous l’action du député Mansour Kamardine qui impulsait des amendements et de celui qui était alors sénateur, Thani Mohamed Soilihi, puisque l’avancée était consacrée par le Sénat : l’augmentation des prestations vieillesse avaient été revalorisées de 150 euros hors rattrapage annuel.

A cette occasion, le ministre du Travail qui était en octobre 2023 Olivier Dussopt, qui avait validé ce rattrapage, s’était engagé sur « l’accélération de la convergence à l’occasion d’une revalorisation, mais aussi d’une amélioration des conditions de gestion des retraites sur Mayotte », et dont le gouvernement avait repris les amendements à son compte.

Depuis, plus aucune nouvelle. Or, ces minimums vieillesse ne sont pas contributifs, a contrario des allocations sociales qui impliquent une réévaluation des taux de cotisation avant de pouvoir bénéficier de leur augmentation. On imagine que cette demande de convergence sera inscrite à la loi Programme pour Mayotte, toujours d’actualité à entendre le premier ministre et son ministre des Outre-mer. Encore faut-il qu’elle survive aux turnovers des gouvernements sous l’effet des motions de censure successives.

Anne Perzo-Lafond

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