Le boulevard Marcel-Henry à Cavani enfin propre !

La préfecture, le Conseil départemental et la mairie de Mamoudzou ont mené conjointement une « opération de nettoyage » du boulevard Marcel-Henry de Cavani où campent encore au moins une centaine de migrants venus d’Afrique continentale.

Les riverains de Cavani, qui ont manifesté lundi contre la présence du « camp » de migrants installé sur le boulevard Marcel-Henry, ont finalement eu gain de cause. Ce mercredi matin, une « opération de nettoyage » a été menée conjointement par la préfecture, le Conseil départemental et la mairie de Mamoudzou. « Il s’agit de la 8ème opération de nettoyage menée sur ce site. Je vous le rappelle, il y a encore 4 mois en arrière, 1.300 personnes habitaient dans un camp de fortune (NDLR : le camp situé à l’intérieur du stade de Cavani). Ce dernier a été démantelé. Les personnes, en grande majorité, ont été soit envoyées en métropole pour celles qui étaient réfugiées (500 personnes), soit mises à l’abri. Les arrivées ultérieures ont occasionné la présence de migrants, cette fois-ci, dans la rue de Cavani », a résumé Frédéric Sautron, le sous-préfet en charge de la lutte contre l’immigration clandestine (LIC).

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L’accès au stade de Cavani est désormais surprotégé par de multiples barrières

Et c’est bien cette présence d’au moins une centaine de migrants sur le boulevard Marcel-Henry qu’ont dénoncé les riverains lundi dernier, provoquant une réaction immédiate des autorités. « Il fallait qu’on montre à l’Etat qu’on est toujours là et qu’on surveille ce qui se passe dans notre quartier. La réponse à notre courrier adressé au Président de la République ne nous a pas du tout plu », a affirmé Ahmed Ankili, l’un des riverains à l’initiative de la manifestation de ce lundi. En effet, le courrier signé par le directeur de cabinet de l’Elysée, disait simplement que « le dossier était suivi ». Une réponse forcément insuffisante pour les riverains.

Une foire commerciale fin juillet  

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Ankili Ahmed, membre du collectif de riverains de Cavani

Certains habitants du quartier nous ont confié qu’un grand nombre de manifestants étaient en réalité des commerçants inquiets. En effet, une foire commerciale doit se tenir fin juillet dans Cavani et ils craignent que l’insalubrité du quartier, en partie due à la présence des demandeurs d’asile SDF, ne dissuade la venue d’éventuels clients. « Si on ne proteste pas, il ne se passe rien », nous a confié Ankili Ahmed. Devant la presse, Frédéric Sautron a affirmé quant à lui que les opérations de nettoyage étaient régulières dans le quartier. Une manière de sous-entendre que cela n’aurait pas de lien direct avec la manifestation de ce lundi 8 juillet.

« Nous avons mené à fréquence régulière des opérations de nettoyage et des opérations de mise à l’abri. Dans un premier temps, les personnes les plus vulnérables, à savoir les familles avec des enfants en bas âge, les femmes enceintes et les personnes médicalement vulnérables, ont été mises à l’abri en attendant de statuer sur leur avenir administratif », a-t-il déclaré. « Beaucoup obtiennent le statut de réfugié, mais ils doivent pour cela effectuer une démarche pour obtenir l’extrait de naissance, le titre de résident et le passeport. Ce document leur permettra par la suite de continuer leur parcours vers la métropole ou vers d’autres pays », a-t-il conclu.

Ahmed Ankili nous a par ailleurs confirmé que la manifestation de ce lundi n’avait pas été organisée par le collectif de Cavani affilié au collectif des citoyens 2018 de Safina Soula et André Persée. Ce qui n’a pas empêché ses membres d’être reçus par le préfet ce mardi 9 juillet. Il semblerait à présent que plusieurs collectifs mènent des actions distinctes à Mamoudzou et que chacun soit reçu indépendamment les uns des autres par la préfecture. Même si l’objectif global de ces collectifs est peu ou prou le même, à savoir le retour de la sécurité à Mamoudzou et la lutte contre l’immigration clandestine, il semblerait que le choix de la méthode utilisée diffère, d’où la division. Si cette dernière est systématiquement niée par les uns et les autres, les faits parlent d’eux-mêmes…

N.G

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