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Petite rentrée syndicale pour les enseignants qui demandent un protocole sur l’eau

La crise de l’eau aura presque noyé les autres revendications d’une poignée d’enseignants grévistes sur le parvis du rectorat ce mercredi de rentrée scolaire.

Après plusieurs rentrées scolaires sous le signe du Covid, la cuvée 2023 est submergée par le thème de la pénurie d’eau. Alors que les signes sont au durcissement de la situation faute de ressource, une coupure dans une école, et c’est la fermeture assurée. Le recteur a eu l’occasion de s’exprimer sur le sujet ce mercredi matin de rentrée, et sur le parvis du rectorat, ils étaient une petite poignée de grévistes de la FSU (SNES et SNUipp) à le lui rappeler.

Si pour l’instant, le chemin de l’eau sanitaire semble balisé, avec une partie des établissements des premier et second degrés alimentés en permanence au réseau, et pour les autres, la mise en place de cuve de stockage raccordées au réseau, toujours pour l’eau sanitaire, l’approvisionnement en eau potable semble poser problème à écouter Henri Nouri, pour le SNES : « Des gourdes seront distribuées aux élèves pour qu’ils les remplissent à la maison. Mais ils arrivent chez eux après la coupure quotidienne, et en repartent avant la remise en eau. Comment vont-ils faire ? »

Comme pour le Covid, ces enseignants demandent un « protocole », « en cas de coupure, prévue ou imprévue ». Une conviction renforcée, après avoir rencontré le recteur, « nous venons d’apprendre que la crise va s’aggraver ».

Henri Nouri veille à la poursuite de la feuille RH

« L’éducation nationale ne doit pas devenir une garderie »

Ils n’en oublient pas pour autant les revendications inhérentes à la scolarité même. « Nous avons des classes et des établissements de plus en plus surchargés, cela crée des problèmes sécuritaires et de conditions de travail. Au-delà de 30, nous ne pouvons pas travailler correctement. Après on nous rend responsable d’un mauvais niveau scolaire. Sans compter le problème des élèves allophones, pour lesquels il nous faudrait les mêmes moyens déployés à l’intention des élèves ukrainiens arrivés en métropole. » Le formation des personnels est également un sujet, « beaucoup de contractuels mériteraient un plan de titularisation, d’autres ont besoin de formation. La variable pédagogique ne doit pas être sous-estimée en raison du flux d’élèves, l’éducation nationale ne doit pas devenir une garderie ».

Un sentiment que rejoint Anssiffoudine Port Saïd pour le SNUipp, « les contractuels ne sont pas assez formés car il n’y a plus assez de professeurs titulaires pour le faire, notamment dans le second degré. » Il revient sur un sujet que l’on pensait clos, celui de la retraite des anciens instituteurs chapeautés à l’époque par la collectivité départementale, « une rupture conventionnelle avait été proposée, mais tous ne peuvent en bénéficier faute de budget suffisant, nous a-t-on répondu ».

En ce qui concerne la feuille de route Ressources humaines signée avec le précédent recteur Gilles Halbout, les syndicats appellent à la reprendre et à la poursuivre, « en matière de prime de stabilisation, d’indexation à 53%, de plan de formation des contractuels, du placement des établissement en REP+, sans oublier les lycées, le versement de l’ISG à chaque conjoint, le recteur a consenti à s’y replonger », commente Henri Nouri.

Mouvement très peu suivi ce mercredi

Le nombre fortement croissant d’élèves chaque année, lié à la pression démographique et migratoire, rejoint le problématique défendu par les collectifs d’une attractivité constante de Mayotte depuis les Comores. Les enseignants demandent de trouver une adaptation à ces engorgements de classes, « on ne peut plus travailler avec les classes entières, il faut créer des groupes ».

Des sujets prioritaires qui n’éludait pas la position politique du refus du Pacte enseignant du ministre visant à augmenter les rémunérations en fonction des missions supplémentaires effectuées, mentionné sur les banderoles.

S’ils considèrent que leurs revendications concernant la crise du système public d’éducation à Mayotte « sont entendues », ils appellent à une nouvelle journée de grève et manifestation le 28 août.

Anne Perzo-Lafond

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