Un amendement a été co-signé par le député macroniste Guillaume Vuilletet et la députée LIOT Estelle Youssouffa, pour réévaluer les retraites. Les contours ne sont pas détaillés, mais il s’agirait de valider gratuitement des trimestres non cotisés par les salariés avant la création de la Caisse de retraites, le régime général n’ayant été mis en place qu’en 1987. Mais en remontant jusqu’à quelle date ? Compliqué de le savoir, en tout cas, cela aurait pour effet d’accroitre les pensions de 50 à 150 euros par mois. Bienvenu à première vue pour nos retraites moyennes établies à 280 euros.
Dans la folie inflationniste des amendements à la proposition de loi de réforme des retraites, celui-ci a le numéro 20.563, informent nos confrères de Franceinfo.
Déposé discrètement début février, il divise nos deux députés. Si Estelle Youssouffa, estime sur sa page Facebook que « c’est très peu mais mieux que rien et le combat continue », Mansour Kamardine parle d’une « entourloupe ».
Une seule solution, « relever l’ASPA »
Le député LR se base sur le montant de l’Allocation Solidarité aux Personnes Âgées (ASPA) qui est de 476 euros en 2022 pour une personne seule à Mayotte, à 50% des 953 euros du national. Et considère que ce plafond ne sera jamais dépassé pour les retraités. « Si on considère qu’un retraité touche en moyenne 276 euros à Mayotte, il a le droit à un complément de ressources au titre de l’ASPA pour atteindre les 476 euros, soit, 200 euros dans ce cas. Si cette pension de 276 euros bénéficie de 150 euros en plus, on lui reversera 50 euros d’ASPA pour atteindre les 476 euros. Ce montant ne sera pas dépassé pour la grande majorité des retraités mahorais qui sont sous le niveau de l’ASPA ».
Il n’y aura donc d’accroissement de pension que pour ceux qui dépassent les 476 euros, donc très peu de retraités à Mayotte. Ils pourraient toucher 150 euros en plus.
Pour réellement accroitre cette solidarité qui contribuerait à lutter contre la pauvreté, il faudrait, soit autoriser le cumul retraite-ASPA, ce qui bouleverserait le système général, soit comme l’a préconisé Mansour Kamardine face au ministre du Travail, « diminuer la décote de l’ASPA », c’est à dire la réévaluer en la faisant passer à 70% du national voire à 100%. Puisque, comme nous le répétons, l’ASPA n’est pas dépendante d’un système contributif, contrairement aux retraites où il faut avoir cotisé.
Il s’agit de plus d’une décision peu onéreuse étant donné nos seuls 5.000 retraités, qui ont une espérance de vie hélas bien moindre qu’en métropole.
Anne Perzo-Lafond