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Quels types d’entreprises participent au développement de l’île ?

Les données 2019 sur le tissu économique de l’île font apparaître un secteur formel encore peu développé. 3.019 entreprises créent 610 millions d'euros de valeur ajoutée pour un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros. Les secteurs qui dégagent le plus de marges ne sont pas ceux qui participent le plus à la richesse de l’île.

L’INSEE livre son étude annuelle sur les entreprises, qui permet de donner une photo des secteurs qui créent de la richesse à Mayotte, qui participent au développement de l’île, et qui recrutent. On sait que la large domination du secteur public par rapport au privé nous maintient sous dépendance des transferts nationaux et que ce secteur marchand est composé majoritairement de très petites entreprises qui ont peu de salariés.

Comme pour le PIB (Produit Intérieur Brut), les statistiques mahoraises sur les entreprises portent sur l’année 2019, alors que partout ailleurs en France, c’est leur activité sur l’année 2020 qui est décortiquée. L’INSEE nous a promis une amélioration grâce à l’évolution de certaines données produisant les comptes rapides. Elle est impatiemment attendue.

L’étude de l’INSEE porte sur 3.019 entreprises formelles, donc immatriculées et ayant déposé au moins un document fiscal en 3 ans, relevant du secteur marchand non agricole et non financier.

Sur l’année 2019 d’avant Covid donc, ces 3.019 entreprises ont créé 610 millions d’euros de valeur ajoutée (avant versement des charges salariales, etc.) pour un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros. Une valeur ajoutée qui a peu évolué en deux ans, puisqu’elle était de 587 millions d’euros en 2017. Le gâteau reste petit donc.

Pour aller dans le détail des secteurs contributeurs de la richesse et de l’investissement

Le privé contribue seulement à un quart du PIB

Donc 30% du chiffre d’affaire réalisé se traduit par de la valeur ajoutée, le même taux qu’à La Réunion où 7,5 milliards d’euros de valeur ajoutée provient de 25,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Des montants qui font rêver…

Premier renseignement, ces entreprises formelles contribuent à 64% du PIB généré par les entreprises mahoraises. C’est à dire que les informelles participent pour 36% à la richesse dégagée par l’ensemble des entreprises. Cela reste considérable.

Deuxième information, les 610 millions de valeur ajoutée dégagée représentent 23% seulement du PIB de Mayotte, qui reste donc très majoritairement abondé par le secteur public.

Les secteurs qui créent le plus de richesse sont le commerce de détail, la construction, l’industrie et les services aux entreprises.

Par contre, peu sont créatrices d’emplois sur un tissu composé de très petites entreprises, 88% d’entre elles ont moins de 10 salariés. Sur les 3.000 entreprises, 700 n’avaient aucun salarié, et les 2.300 restantes employaient 14.100 personnes au 31 décembre 2022.

Grands écarts sur les marges réalisées

Résumé de l’étude portant sur 2019

Ce qui est intéressant de savoir, c’est qui investit. Si 62% de la valeur ajoutée est dégagée par seulement 5% des entreprises, on note également une concentration sur les investissements puisque « 5% de celles qui investissent le plus, soit 150 entreprises, sont à l’origine de 89% des investissements ».

En 2019, cet investissement se monte à 179 millions d’euros, contre 124 millions il y a deux ans. Deux secteurs le portent plus particulièrement : l’immobilier et l’industrie, « à eux seuls, ils représentent 54% du montant total de l’investissement ».

Le taux de marge des entreprises employeuse, donc leur rentabilité, est de 33% en 2019, contre 39% il y a deux ans. L’INSEE les détaille par secteur. Les marges sont extravagantes dans le secteur de l’immobilier, 57,6%, alors qu’il ne participe que pour 3,7% à la valeur ajoutée totale, de 43% dans le commerce de gros, le Transport, et les services aux particuliers. Seul le secteur de l’immobilier réinvestit massivement une partie de ces bénéfices, ainsi que l’industrie et le transport.

L’impact des grands travaux en cours et à venir sur l’île devrait modifier le profil du tissu économique et surtout voir évoluer la valeur ajoutée à la hausse.

A. P-L.

 

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