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lundi 20 janvier 2025

Assises – Ouverture du procès en appel du meurtrier du gardien de nuit de la PMI de Bandraboua

Parallèlement au procès du braquage du Douka Bé se tenait également un procès en appel aux Assises ce mardi 10 octobre. Celui d’Abdou, le meurtrier du gardien de nuit de la PMI de Bandaboua, décédé dans la nuit du 16 novembre 2019. Ayant écopé de 25 ans de prison ferme lors de son premier jugement, il a fait appel de cette décision, invoquant « un homicide involontaire » alors qu’il avait été jugé pour « homicide volontaire » la première fois.

Dans la nuit du 16 novembre 2019, Abdou, 20 ans au moment des faits, a tué Yacoub Darouèche, le gardien de nuit de la PMI de Bandraboua en lui assénant 5 coups de pied de biche sur le crâne. Lors de son premier passage aux Assises, il avait écopé de 25 ans de prison ferme, les juges ayant estimé qu’il y avait volonté de tuer. Mais Abdou a fait appel de cette décision, criant corps et âme que cet homicide était involontaire.

Les juges des Assises se sont donc repenchés sur son cas ce mardi 10 octobre pour voir s’il y a lieu de réviser cette lourde peine. Pour sa défense, Abdou indique qu’il souhaitait à l’origine simplement commettre un vol et qu’il ignorait qu’un gardien de nuit était présent cette nuit-là sur les lieux. Selon ses dires, il était alcoolisé et c’est la surprise, la peur ainsi que les menaces du gardien qui l’ont amené à commettre ce crime. En d’autres termes il se serait « emballé » sous l’action combinée de l’alcool et de ses émotions violentes, mais il jure qu’il n’avait pas l’intention de tuer le gardien. « Toutefois vous avez pénétré les lieux avec un pied de biche », relève Maître Andjilani avec raison. Pour Abdou cependant, ce pied de biche avait uniquement pour fonction de l’aider à dérober les biens de la PMI. « Je l’ai pris au cas où j’en aurais eu besoin pour voler », a-t-il indiqué.

Une nouvelle version des faits

Le meurtrier du gardien de nuit de la PMI de Bandraboua a fait appel de son premier jugement qui l’envoyait en prison pour 25 ans.

Lors de ce nouveau procès, Abdou a également affirmé que le gardien de nuit avait menacé de le tuer. « Il a insulté ma soeur, traité de voleur et a menacé de me tuer. Du coup sur le moment je me suis dit que c’était lui ou moi, mais après quand j’ai vu les blessures que j’avais faites j’ai tout de suite été choqué et je ne pensais quand même pas qu’il allait mourir », déclare le criminel. Des affirmations qui ont laissé le président du tribunal dubitatif étant donné que ni lors de sa garde à vue, ni lors de son premier procès il n’avait parlé de menaces émanant du gardien. « J’étais sous le choc à cette époque », explique Abdou pour justifier cette incohérence.

M. Letourneur, le psychologue du tribunal a été entendu longuement sur le cas d’Abdou. Le juge était très étonné qu’il en soit arrivé à commettre un crime alors même qu’il n’avait jamais été interpelé pour des faits de violences auparavant. « Sa vie a toutefois été ponctuée par la violence, celle de sa mère et celle de la rue », explique le psychologue. En outre la légende familiale veut qu’Abdou soit le fruit du viol de sa mère. « Que ce soit vrai ou faux, ce récit de vie a eu des dommages considérables sur sa psychologie car il s’agit d’une violence originelle », détaille encore M. Letourneur. Pour lui, le jeune homme de 20 ans ne souffrirait pas de troubles psychiques, mais aurait de graves troubles d’ordre affectif. « En outre, il a intégré les codes du monde de la rue », précise-t-il. Il y aurait donc des chances de réinsertion pour Abdou. Ce n’est cependant pas l’avis de la psychiatre qui l’a examinée également. « Nous ne faisons pas le même métier », explique le psychologue qui avoue néanmoins son ignorance quant à la question de savoir si l’argument des menaces du gardien ne serait qu’une simple manière de vouloir justifier l’injustifiable.

Nous aurons le verdict de ce procès ce mercredi matin.

Après de longues délibérations dans la soirée de mardi, la justice a finalement entendu les arguments d’Abdou, réduisant sa peine à 19 ans de prison ferme au lieu de 25. Un gain de 6 ans de liberté, non négligeable pour ce jeune homme de 24 ans.

N.G

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