Les annonces du ministre des outre-mer à Mayotte, face à une crise de l’eau « inacceptable »

C’est au détour d’une visite prévue de longue date à La Reunion que le Ministre des outre-mer a posé le pied ce samedi matin à Mayotte. Il a annoncé des mesures qui ont été prises pour certaines au milieu de la nuit dernière et par le président de la République, a déclaré Philippe Vigier.

« Cette crise n’est pas nouvelle, mais elle est inacceptable ! », lançait le ministre délégué aux outre-mer ce samedi matin depuis l’aéroport. Martial Henry de Mayotte.

Il a aussitôt annoncé les principales mesures mises en place par l’Etat. « Nous délivrerons deux litres d’eau par jour par personne aux personnes vulnérables, notamment les femmes enceintes et les enfants en bas âge, dès le 25 septembre». Une mesure évaluée à 5 millions d’euros, 30.000 personnes ont déjà été identifiées pour ces distributions de bouteilles.

Les 15 citernes de 26m3 annoncées par le préfet de l’Eau sont confirmées pour d’ici 2 jours, et seront réapprovisionnées  par une station de traitement de 2 millions d’euros « qui délivrera une eau de qualité, d’un volume de 150m3 par jour », rajoutant « je veux zéro risque sanitaire ».  200 rampes dont la localisation à été décidée avec consultation des élus, seront mises en place, mais ne seront pas ouvertes en permanence, mais sur certaines plages horaires. Le préfet de l’Eau Gilles Cantal en donnera les modalités. Comme déjà évoqué, la sécurisation du chemin de l’eau potable pour les écoles et les établissements hospitaliers, est en cours, ainsi que leur approvisionnement en cuve pour les sanitaires.

Le bâtiment du syndicat Les Eaux de Mayotte à Kawéni

A moyen terme, des travaux importants sont prévues, « un plan Marshall pour MAYOTTE », 30 millions d’euros « dont les financements ont été mobilisés », seront débloqués sur différents axes, dont les interconnexions, et la lutte contre les fuites. Sera également poursuivi le contrat signé par le syndicat, les Eaux de Mayotte en 2022 d’un montant de 350 millions d’euros, « nous allons l’accélérer. »

Un suivi de ses mesures « en suivant la méthode du CIOM », sera mis en place au moyen « de tableaux ».

Un osmoseur annoncé auparavant à 8,5 millions d’euros doit être implanté à Jimaweni pour transformer l’eau de mer en eau potable, « mais le montant final doit correspondre à ce qui a été annoncé par le prestataire, ça n’a pas été tout à fait le cas… » La prise en charge de ses coûts de fonctionnement est encore à définir.

« A la demande du directeur de l’ARS Mayotte, les analyses de l’eau seront publiées dans toutes les mairies, en toute transparence, il n’y a pas actuellement pas d’épidémie. »

Enfin des mesures économiques de soutien seront prises en faveur des entreprises.

Un des conseillers du ministre Darmanin accompagne Philippe Vigier dans son déplacement. « Je reviendrai relever les copies pour voir si tout est réalisé ! », a assuré le ministre qui se  rendait ensuite sur les sites d’emplacement de l’osmoseur, dans le sud-ouest de l’île.

A.P-L.

Partagez l'article :

Subscribe

spot_imgspot_img

Les plus lus

More like this
Related

Perturbation sur le réseau à prévoir dans les villages de Tsararano et Ironi bé ce jeudi

Suite à une défaillance technique, le réservoir de tête...

Mayotte sous les vents : une vigilance trop tardive et un radar toujours attendu

Dans la nuit du lundi 24 au mardi 25 mars, les habitants de Mayotte se sont réveillés dans l’angoisse face à des pluies et des vents violents. Ce n’est que vers 7h du matin que le bulletin de Météo-France alertant d'une vigilance orange, nous a été transmis, mettant en lumière l’absence d’un radar météorologique pourtant vital.

La marche difficile vers la responsabilisation des parents d’enfants délinquants 

Des mineurs à la fois auteurs et victimes de violences, c’est la difficulté à laquelle se sont attaqués de nombreux textes de lois. Validée par l’Assemblée nationale, la proposition de loi Attal qui s'attaque aux parents avait été épurée en commission du Sénat, puis rétablie en séance ce mardi, divisant les LR. La sénatrice Salama Ramia a plaidé pour Mayotte

Une reprise scolaire sous pression, plus de trois mois après Chido

Malgré les efforts de réhabilitation, l'activité scolaire demeure sous pression à Mayotte, avec des établissements endommagés et des infrastructures encore insuffisantes.