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samedi 20 avril 2024
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Une stratégique co-élaboration au service du développement économique de Mayotte

Intensif colloque étalé sur 2 jours, en présence des acteurs institutionnels et élus interco en vu d’échanger quant à l’actualisation du Schéma régional de développement économique, d’internationalisation et d’innovation (SRDEIl)* édition 2023-2028.

À chaque renouvellement de mandature dans une région, Il lui est demandé d’établir, de ré-établir et d’activer un nouveau programme qui prévoie les axes prioritaires et projets à moyen-long terme, en vu de développer économiquement ce même territoire. Le SRDEII est un document programmatique normé qui, une fois approuvé par l’assemblée permanente du département, se doit d’être validé par le représentant de l’État dans chaque région; en l’occurrence, par monsieur Thierry Suquet, préfet de Mayotte, nous concernant. C’est donc le programme SRDEII 2023-2028 qui s’ouvre d’abord à la discussion et aux échanges pour être soumis à validation, en juillet prochain (le programme précédent 2019-2023 étant toujours activé en attendant). « Il n’est pas question de faire table rase du schéma actuel, il est bien question de mesurer le chemin parcouru, celui qui reste à parcourir à Horizon 2030 et de se re-questionner collectivement sur les priorités d’action à poursuivre, à redéfinir mais aussi à imaginer pour tenir compte des évolutions rapides et récentes que connait Mayotte… », introduit Marjorie Pâquet, directrice du travail au sein du Secrétariat général pour les affaires régionales (Sgar).

Un rapide bilan 

Le SRDEII, édition 2019-2023, c’est un ’’petit’’ rapport au bas mot de 144 pages qui avait été rédigé et validé sous la mandature de Soihabadine Ibrahim Ramadani, alors président du Conseil départemental. C’est donc les intervenants du cabinet Mzé conseil et leur directeur, Guillaume Jaouen, qui sont en charge de dresser le tableau bilan de la structure déjà existante étudiée, afin d’ouvrir d’ores et déjà les concrètes pistes pour la poursuite de l’aventure économique et son prochain chapitre à venir. Et comme le dit si bien le vieil adage : « pour savoir où on va, il faut savoir d’où on vient… ».

Guillaume Jaoouen, dir. Mzé Conseil

Après La Réunion et les Seychelles, Mayotte compte le 3ème PIB le plus important de la zone océan Indien, s’élevant à 9 706 euros par habitant; un podium qui contraste légitiment avec la réalité économique, à échelle européenne, classant notre territoire comme la seconde région la plus pauvre de l’U.E. Des chiffres 4x inférieurs à la moyenne européenne mais 22x supérieurs à Madagascar par exemple. Malgré ce niveau très bas, notre département dispose d’un incroyable potentiel de développement intérieur mais également tourné sur des marchés et échanges régionaux internationaux. Des marchés encore trop peu exploités, notamment en termes d’importation, sachant nos forts besoins et notre dépendance en ce sens qui, pour le moment, sont exclusivement liés à un marché avec la Métropole. En plus d’une empreinte carbone qui n’est pas des moindres, la distance et le quasi monopole influent aussi sur l’aspect onéreux, c’est une réalité.

Marjorie Pâquet « Cette actualisation de schéma comporte bien entendu des orientations co-partagées entre État et département »

Au niveau des exports, ils sont timides; principalement tournés sur un marché privé en fait, basé sur l’envoi de colis. Les Comores et l’Inde étant les pays majoritairement destinataires. Concernant la croissance économique de notre territoire, elle est en progression proportionnelle (grâce) à la consommation qui elle même est aussi relative à la création d’emplois et notamment la dynamisation du secteur privé (+ 3 700 emplois créés entre 2017 et 2019). Un secteur et ses groupes connus (Sodifram, EDM…) qui investissent plus que ceux du public et ce, depuis 2017 (238 millions € contre 217 millions €). 

Bien que ce condensé de bilan laisse entrevoir du positif en de nombreux points, il est une réalité démographique entre l’offre, la demande et l’arrivée massive d’une jeune population, en âge de travailler dans les proches années à venir (en comparaison avec 2009, il a été créé 17 600 emplois mais la population mahoraise comptait, sur la même période d’étude, 57 000 habitants de plus, en âge de travailler). Une jeunesse peu qualifiée pour laquelle à peine 26%, de 15 ans ou plus, jouissent d’un diplôme qualifiant de type CAP, BEP (contre 40% en Guyane et 72% en Héxagone).

Le SRDEII et ses enjeux de taille

Dans cette initiale interrogation des plus simples qui vise à demander : « Où veut-on amener Mayotte ? » le SRDEII adopté en 2019 s’est articulé sur 7 orientations majeures sur lesquelles il a été mis en place des actions, avec échéancier. Plus de 80 actions reparties de la sorte:

  • Aménagement et rééquilibrage du territoire, allié à un développement économique durable  (décentralisation du Grand-Mamoudzou, création/développement de 5 zones d’activités économiques : Malamani, Centre-Ouest, Longoni , Kawéni, Badamiers…),
  • Montée en puissance des entreprises (investissement du département et aides volet : innovation, jeunesse, femmes entrepreneurs. Service d’accompagnement et conseils aux entreprises. Accompagnement sur la formalisation de l’activité informelle. Soutien sur le développement de l’activité locale…),

    Le commerce extérieur représente un fort potentiel de développement pour Mayotte
  • Mettre le développement durable au coeur du développement économique (dévelopement du tourisme pour valoriser le patrimoine sans le manager. Développement de l’Agriculture. Structuration de la restauration scolaire. Économie bleue. Structuration de la pêche. Faire connaitre l’aquaculture. Notion d’économie circulaire. Gestion et tri des déchets… (Sur cette orientation, beaucoup de travail reste à faire…))
  • Valorisation de l’attractivité et de la qualité de vie du territoire (activités loisirs. Accessibilité des offres de santé et d’éducation dans le privé pour les classes moyennes. Élargissement des services bancaires et des assurances. Création d’un lien entre développement économique et mise en valeur de la culture mahoraise…),
  • Positionner Mayotte comme un territoire innovant (Technopôle. Organisation des clusters. Transition numérique du territoire (dernière action en date : Douka 2.0)),
  • Intégration régionale (Renforcer l’attractivité de Mayotte pour les investisseurs extérieurs (grâce aux actions fortes de LADIM par exemple offrant visibilité du territoire dans des forums). Accroître les relations commerciales entre Mayotte et les pays de la région (il reste encore beaucoup à faire sur ce point, la stratégie est là mais les contraintes logistiques sont importantes). Déployer une stratégie spécifique aux opportunités d’Afrique de l’Est et notamment le marché gazier),
  • Le capital humain, la formation, les compétences (Soutenir le développement des formations initiales et continues (l’idée étant d’avoir une cohérence entre le panel proposé et les besoins économiques actuels et futurs). Développement de compétences aussi en vu d’un parcours mobilité nationaux et internationaux (sujet soumis à de nombreux débats). Accompagnement formation des dirigeants. Accompagner et valoriser le système économique inclusif).

    David, intervenant expert du cabinet Mzé Conseil présente les évolutions de composantes du PIB entre la période 2024 et 2019

Au regard de tous ces travaux réalisés et des grandes lignes quasi similaires qui se profilent pour ce proche SRDEII 2023-2028, l’axe prioritaire se cible clairement sur l’aspect foncier comme nous l’indique Guillaume Jaouen : « Pour développer les entreprises, il y a un gros besoin aujourd’hui à Mayotte d’avoir de nouvelles capacités d’implantation. Le retard qu’on a pu prendre sur la période écoulée, sur l’aménagement des zones d’activité, est problématique. C’est le même sujet soulevé pour tous projets d’aménagement ». Une lourde mission notamment endossée par L’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM) au regard de ses pharaoniques projets en cours et à venir.

À la fin de cette présentation introductive bilan, les questions fusent déjà…

À cette problématique se greffe également le besoin de lever des outils financiers ainsi que de définir clairement les gestion et gouvernance même des zones partagées entre les communes et les inter-communalités. Des sujets encore flous représentant des défis plus ou moins majeurs suivant les zones concernées auxquels se soulève aussi de nouvelles interrogations quant à la densité circulatoire, au tracé routier et même aérien, compagnies incluses. Il va s’en dire que ces 2 jours d’ateliers, et le travail qui en découlera, sera des plus animés. Affaire à suivre…

 

MLG

 

*Défini par les attributions de responsabilités à travers la loi NOTRe, les collectivités régionales se doivent de porter les enjeux économiques de leurs respectifs territoires écrits et répertoriés à travers ce fameux SRDEII. Les orientations choisies diffèrent d’un territoire à l’autre en matière de développement économique. Ce même document est donc Initié en concertation avec les acteurs du territoire relatifs aux intercommunalités, à la Chambre Régionale de l’Économie sociale et solidaire, aux chambres consulaires et, surtout, aux besoins des citoyens.

 

 

Bibi Chanfi au regard des différents défis qui touchent actuellement notre île : « Nous allons ici démontrer nos forces collectives pour résister et développer coute que coute notre département de Mayotte »

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