Reçus par le président des Comores, ils sont venus pour « une mission de découverte et de prospection d’opportunités d’affaires » dans des secteurs à haut potentiel.
Accompagnés du ministre de l’Economie, Mze Aboudou Mohamed Chafiou, du directeur général de la Chambre de commerce insulaire de Ngazidja -Grande Comore NDLR-, la CCIA, Hamidou Mhoma, ainsi que d’autres hommes d’affaires comme le patron de la compagnie AB Aviation, Ayad Bourhane, les opérateurs économiques de Mayotte ont exprimé la volonté de travailler avec leurs frères des autres îles et de toute la zone océan Indien pour développer des échanges intra-régionaux dans tous les secteurs.
Membres de la Plateforme Agissons pour l’océan Indien (APO), ces jeunes de Mayotte ont animé une conférence à Comores Lab, une maison qui anime régulièrement des jeunes entrepreneurs autour d’ateliers d’échanges sur des projets innovants dans tous les secteurs. Le groupe de jeunes de Mayotte a été également reçu à la chambre de commerce à Moroni.
« Le choix de recevoir cette mission est motivé tout d’abord par l’esprit de rencontre entre les entrepreneurs de l’archipel, notamment les jeunes entrepreneurs, afin de les mettre en relation avec leurs collègues des autres îles sœurs. Ainsi, nous allons leur présenter les opportunités et les secteurs porteurs du pays », a introduit Djamil Boinali, le secrétaire général de l’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture (UCCIA).
Au cours des échanges, les participants ont mis en avant la crise des denrées alimentaires et la dépendance de certains pays de la région, estimant que la mutualisation des expériences pourrait aider à faire face à l’insécurité alimentaire et créer un vaste marché dans la zone océan Indien. « Ces échanges soutenus par l’Uccia et la Ccia-Ngazidja pourraient être fructueux dans la mesure où la plupart des Mahorais, en particulier les entrepreneurs, souhaitent collaborer avec leurs pairs de l’archipel », a expliqué Hamidou Mhoma, le directeur général de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Grande Comore.
Répondre aux besoins en denrées agricoles
Le secteur agro-alimentaire, les cultures maraîchères, l’aviculture, les transports, le tourisme sont considérés comme des domaines qui pourraient faire l’objet de partenariats entre les opérateurs économiques de Mayotte et leurs collègues des autres îles. « Mayotte pourrait en tirer avantage également. J’encourage ainsi cet élan », a souligné Hamidou Mhoma. « Qu’est-ce qu’on peut acheter ici et là-bas ou vendre ici et là-bas pour permettre à ces jeunes entrepreneurs de s’en sortir, de réussir ? »
Les échanges économiques entre les îles de l’Océan indien ont toujours été au cœur de nombreux programmes soutenus par des partenaires aux Comores. L’Agence française de développement (AFD) avait, par exemple, soutenu d’importants projets de développement de certaines filières agricoles aux Comores, en 2009. Il y a, entre autres, le Projet de Renforcement et de Diversification Agricole aux Comores (PREDIVAC) qui a apporté un coup de pouce à de nombreuses coopératives agricoles malgré les nombreuses zones d’ombre qui avaient entouré les fonds destinés aux bénéficiaires.
La Plateforme Agissons pour l’Océan indien (APO) souhaite, à travers ces rencontres, élargir le champ des partenariats pour inciter les entrepreneurs, hommes d’affaires, et autres créateurs de start-ups. « Nous voulons le développement des échanges dans tous les domaines pour apporter des solutions à nos populations respectives », souligne Hamidou Mhoma, de la chambre de commerce de Grande Comore.
L’agro-alimentaire est au premier rang des secteurs à développer, d’après les responsables de la plateforme. Il s’agit, selon eux, de permettre aux agriculteurs de la zone de pouvoir contribuer à la politique de lutte contre l’insécurité alimentaire dans l’océan Indien, d’une part, et disposer d’autre part, de marchés pour écouler leurs produits. Le ministre comorien de l’Economie a promis de soutenir toute initiative régionale qui contribuera à la promotion des échanges d’expérience entre les jeunes de quatre îles de l’archipel.
De notre correspondant aux Comores A.S. Kemba