BTS MCO, BTS NDRC, voilà encore de bien jolis noms en cette période de Covid-19 et variant 501.V2. Et pourtant, à l’opposé de ces derniers, ces premiers sont synonymes d’espoir, d’avenir pour Jaona-Marie. Comme plusieurs de ses camarades, l’élève de terminale (ARCU… Accueil et relation clients et usagers) a repris le chemin de l’école ce mercredi matin. Avec un objectif : finaliser ses voeux pour la rentrée prochaine. « Management commercial opérationnel » ou « négociation et digitalisation de la relation client », voilà ce qui botte la future étudiante. Et pour obtenir ce qu’elle souhaite, Jaona-Marie se dit prête à voguer vers La Réunion ou la métropole. « Ça fait un peu peur alors j’ai privilégié le critère géographique, j’ai de la famille à Besançon par exemple donc j’ai postulé dans des lycées là-bas… Mais je préférerai rester ici », indique-t-elle en reprenant sa lettre de motivation.
Dans la classe, la concentration est maximale. Il faut dire que, sous l’oeil vigilant de la professeure, c’est une période cruciale qui se joue. D’ici le 11 mars, les dossiers doivent être prêts. La première étape d’une nouvelle vie, qui implique excitation comme inquiétude. Car ce sont près de 75% des élèves qui poursuivront leurs études en dehors du territoire. Face à cet exode parfois contraint faute d’offre sur le département, le rectorat tente de mettre les bouchées double pour diversifier et élargir les formations locales.
200 nouvelles places à la rentrée
À l’occasion d’un petit tour du lycée de Bandrélé, son nouveau CDI, ses salles en préfabriqué installées (on en demande plus), son institut de beauté pédagogique prêt à ouvrir, le recteur se félicite ainsi que « 20% de places en plus s’ouvrent la rentrée prochaine. » Soit 200 places. La route est donc encore longue, mais le recteur l’assure bien calculée. Avec une grande étape : ouvrir un BUT (ex DUT). « Les démarches sont en cours pour 2022, l’idée serait de coupler son ouverture avec le développement du lycée de Mtsangamouji », annonce ainsi Gilles Halbout.
Plus prochainement, on se réjouit de l’ouverture d’une nouvelle classe préparatoire au lycée de Sada. Une « section d’excellence » qui doit permettre d’intégrer des écoles de commerce quand celle – déjà ouverte – du lycée Bamana prépare aux école d’ingénieur. Problème, ces cursus ne mobilisent pas les foules. « Malheureusement, on constate beaucoup d’autocensure chez nos élèves. Il y a beaucoup de jeunes brillant tout à fait en capacité de réussir mais qui n’osent pas, même avec des mentions « bien » et « très bien », c’est dommage », regrette Sylvie Malo, cheffe du service académique d’information et d’orientation. « Je pense que le côté nouveau fait qu’ils n’ont pas beaucoup de retours sur ces formations, nos élèves se fient beaucoup aux retours d’expérience alors ça met forcément un peu de temps », tempère de son côté Joseph Buisan, le proviseur du lycée.
D’autres formations récentes n’ont cependant pas tardé à attirer leur public. « La licence accès santé ouverte l’année dernière est très demandée et le parcours préparatoire de professeur des écoles qui s’ouvre intéresse beaucoup également », se réjouit Sylvie Malo. Santé, éducation, la jeunesse prépare aussi l’avenir de l’île.
G.M.