La deuxième édition du job dating pour les travailleurs handicapés s’est déroulé ce mardi matin à Kawéni. Plusieurs des candidats ont obtenu une promesse d’embauche.
Un job dating pour favoriser l’hanploi ! Non ce n’est pas une coquille, l’agence Pôle emploi de Kawéni a organisé mardi matin une rencontre entre employeurs et candidats en situation de handicap avec pour objectif de faciliter l’embauche des travailleurs handicapés : l’hanploi.
Ils sont 28 à avoir été sélectionnés pour cette rencontre par Pôle emploi, tous reconnus comme travailleurs handicapés par la MPH*. « Ce n’est pas un simple forum de rencontre entre employeur et travailleur handicapé, les offres d’emplois existent, elles sont concrètes », précise Marie-Alex Youssouf-Loche, responsable d’équipe au pôle-emploi de Kawéni
Quatre employeurs privés se sont déplacés pour rencontrer des candidats un peu stressés, mais impatients de défendre leurs chances pour obtenir l’un des dix postes proposés. Manutentionnaire, agent d’entretien d’espaces verts, agent d’accueil, les postes sont destinés à des personnes peu qualifiées. Une situation partagée par une large majorité de personnes handicapées à Mayotte. Maintenus dans le système scolaire jusqu’à 16 ans, nombreux sont ces jeunes adultes à avoir souffert de l’absence de structures adaptées à Mayotte pour poursuivre leurs études. Ils ont souvent enchaîné les stages sans qu’ils ne se transforment en expérience pérenne.
Absence des collectivités locales
Ce job dating, c’est l’occasion de mettre en avant ces expériences. « J’ai reçu beaucoup de candidats avec des compétences et en plus, il y a de la motivation », s’enthousiasme Issa Anliati, assistante ressource humaine dans un groupe de distribution. Mais déception de l’organisatrice Marie-Alex Youssouf-Loche : aucune collectivité locale n’a répondu présente.
Pourtant, à Mayotte, la loi incite les employeurs occupant au moins 50 salariés depuis plus de 3 ans à embaucher au moins 2% de travailleurs handicapés dans leur effectif total. Dans les autres départements, cette proportion est de 6 % à partir de 20 salariés. Si cette obligation n’est pas remplie, les employeurs doivent mettre la main à la poche en contribuant à l’Agefiph, le fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées.
Dans le hall d’attente, fourmillant de demandeurs d’emploi, les entretiens se succèdent. C’est au tour de Riday, 22 ans, déficient auditif de passer un entretien de manutentionnaire. « J’ai déjà fait de la mise en rayon, ça m’a bien plu, mais j’avais quelques difficultés pour rentrer les codes des produits », nous indique-t-il, traduit en langue des signes par une salariée de l’association des déficients sensoriels de Mayotte. Même si les collègues sont de bonne volonté, il est difficile d’intégrer facilement le fonctionnement d’un poste de travail en lisant sur les lèvres de son interlocuteur.
Aujourd’hui, pour Riday, c’est un peu plus difficile de communiquer, ses prothèses auditives sont défectueuses, elles ont dû être envoyées chez un prothésiste auditif en métropole, une compétence qui n’existe pas à Mayotte.
Promesses d’embauche
Au-delà du Graal d’un nouveau job, ou d’un premier job pour certains, la confrontation à l’employeur est bénéfique. Ahmed, 28 ans tentent sa chance pour la deuxième fois, il souffre lui aussi de déficience auditive. Ce qui lui plaît c’est la soudure, mais c’est avec enthousiasme qu’il est venu passer un entretien d’embauche avec une entreprise d’entretien d’espace vert et un groupe de distribution local. « C’est bien ça permet de prendre confiance ! » se félicite-t-il.
À la fin de la journée, quatre candidats ont bénéficié d’une promesse d’embauche. Sept autres sont convoqués à un nouvel entretien d’évaluation. Pour la première édition du job dating réservé aux travailleurs handicapés, seules deux embauches avaient été conclues.
A.L.
MPH : Maison des Personnes handicapées