CESEM : Une séance plénière très agitée

Ce mardi, le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Césem)* effectuait une séance plénière de rentrée. L'occasion de faire un bilan de l'année 2022 et d'annoncer la couleur pour 2023. Si l'événement était initialement prévu à l'hémicycle Younoussa Bamana, la salle de délibération du conseil départemental, le lieu a dû être modifié pour diverses raisons, entraînant au passage un petit coup de chaud.

« Je te fais dégager ! »

La matinée commence d’une bien triste manière. Dans le flou total, Salim Mdéré, premier vice-président du conseil départemental, sort de l’hémicycle, visiblement remonté après un accrochage avec Abdou Dahalani, président du Césem. « Moi je te fais dégager, avec la sécurité s’il le faut », a-t-il asséné au représentants du conseil économique, social et environnemental du territoire, avant de quitter la salle. Une attitude qui a choqué les autres personnes sur place. Un autre événement, organisé par le conseil départemental, aurait apparemment été prévu au même moment dans cette salle. Si Abdou Dahalani n’a pas voulu commenter cette histoire, Soula Said Souffou, conseiller départemental de Sada-Chirongui et présent pour la séance plénière, a tenu à présenter ses excuses « au nom du conseil départemental » et regrette « un incident fâcheux et malheureux » qui sera « sûrement réglé en bonne intelligence ».

La salle de réunion DRH a pu dépanner

Après la pluie, le beau temps

Finalement, l’événement se déroule dans la salle de réunion DRH et les tensions redescendent tant bien que mal. La séance pouvait enfin commencer. Autour de la table, élus du Cése de Mayotte, représentants du conseil départemental et représentant du conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement; sous l’œil attentif des journalistes. Après un briefing sur les derniers mois, M. Dahalani rentre dans le vif du sujet.

11 mois répartis en 4, mais pas que

Le mandat des élus actuels se terminant en 2024, ils auront un peu plus de 11 mois pour faire avancer quatre grands axes :
– l’évolution du port de Longoni, avec une perspective de transformation en grand port maritime d’état
– la sécurité à Mayotte
– le développement de l’attractivité du territoire
– et enfin, l’exigence d’une égalité sur l’accès aux soins.

Abdou Dahalani nous explique davantage les contours de cette année 2023, qui comportera d’autres chantiers, avec une première entrée en matière dans les prochains jours : « Tout d’abord, nous allons publier un rapport intitulé ‘qui fait quoi?’, qui sera diffusé dans les prochains jours. L’idée est de vulgariser le fonctionnement des institutions. Tout le monde n’a pas connaissance des fonctions et des moyens d’action, de telle ou telle instance. Quelle est la responsabilité du conseil départemental, de l’État, des intercos etc. Une réflexion sera aussi menée à la fin du premier trimestre 2023, concernant l’organisation des jeux des îles 2027. L’idée est de faire le tour, de faire une prévision des infrastructures, de la capacité d’accueil, de la sécurité et d’autres domaines. Nous aurons aussi nos quatre grands axes cités précédemment. Nous espérons pouvoir mener à bien nos missions, avec l’aide de nos partenaires et associés. »

La bonne entente de ces différents acteurs est primordiale

Le conseil départemental est attendu

Et parmi les partenaires et associés du Césem, le conseil départemental sera scruté sur un meilleur accompagnement, notamment sur l’équipement numérique, qui serait « en manque ». La deuxième institution départementale en terme de hiérarchie, attend aussi une meilleure collaboration avec son aîné. Pour Soula Said Souffou, la collaboration sera accrue. Il nous étaye le fond de sa pensée : « Le Césem est la deuxième institution du département et nous comptons beaucoup sur leurs avis éclairés, le département doit écouter leurs conseils. Notre rôle est aussi de leur donner tous les moyens nécessaires pour travailler sereinement, car le conseil départemental ne peut pas administrer le territoire, seul. Nous ferons tout notre possible afin de consolider nos liens. » Des propos largement partagés par Omar Ali, 4e vice-président du conseil départemental et également présent sur place.

Malgré les agitations en début de journée, la séance plénière s’est achevée avec des sourires de part et d’autres.

Houmadi Abdallah

*Le CESE est présent au niveau national, mais aussi au niveau régional avec le CESER (conseil économique, social et environnemental régional). Mayotte possède donc son Cesem. En terme de hiérarchie c’est la 2e institution la plus importante de l’île aux parfums après le conseil départemental. Elle est composée de représentants des employeurs, des syndicats et des associations qui structurent le territoire. Ensemble, ils mènent des réflexions et des études sur les besoins du territoire. Leur objectif principal est de « donner aux jeunes une confiance en l’avenir » d’après Abdou Dahalani.

Partagez l'article :

Subscribe

spot_imgspot_img

Les plus lus

More like this
Related

Grève EDM : la société annonce ouvrir un « espace de dialogue »

"À la suite du dépôt d’un préavis de grève...

Pourquoi le projet de piste longue ne pourra pas se faire en Petite-Terre…

Un comité de projet concernant la réalisation de la piste longue s’est tenu la semaine dernière au technopôle de Dembéni sous l’égide du préfet de Mayotte. Et selon toute vraisemblance la piste longue sera bel et bien construite du côté de Bouyouni, en Grande-Terre, en dépit du choix des élus mahorais.

Les chauffeurs de taxi en grève pour réclamer l’accès aux voies du Caribus

Dès 4h30 ce lundi 2 juin, les chauffeurs de taxis ont entamé leur mouvement de grève à Mtsapéré en menant une opération escargot. Les "taximans" réclament l’ouverture des voies du Caribus à leurs véhicules pour leur permettre d’éviter les bouchons. “Une question de survie”, selon le porte-parole des grévistes, Adinani Zoubert, qui a peur de perdre sa clientèle. En cas de non accord avec la CADEMA, la grève risque de perdurer.

Mayotte : priorité à la « reconstruction » économique avant l’emploi des 50 ans et plus

Moins de six Français sur dix âgés de 55 à 64 ans sont en emploi. La ministre du Travail veut en finir avec cette exclusion silencieuse. Mais à Mayotte, la priorité est d’abord à la reconstruction et le développement économique de l'île après le cyclone Chido.