C’est une visite au pas de course que le ministre des Outre-mer a entamé ce jeudi. Arrivé par hélicoptère à Mbouini, Manuel Valls s’est rendu directement dans ce village afin de se rendre compte des dégâts engendrés par Chido et Dikeledi. « Je voulais observer de près comment les choses se passent mais aussi voir les travaux à faire afin de les lister. Car maintenant il faut passer à la refondation et à la reconstruction. Cela prendra plusieurs mois et sans doute plusieurs années », a-t-il déclaré. Il s’est ensuite rendu à Kani-Keli pour échanger avec les élus de la commune, puis à Chirongui.
Examiner tous les dossiers qui vont être mis en œuvre
Le ministre des Outre-mer n’est pas revenu à Mayotte un mois jour pour jour après sa première visite en tant que ministre des Outre-mer pour faire des annonces mais pour apporter son soutien aux élus et à la population en garantissant que le gouvernement auquel il appartient est entièrement mobilisé. « Cette visite est pour moi l’occasion de noter ce qui marche et ce qui ne marche pas ». Et de rappeler qu’une mission dévouée à la reconstruction et à la refondation de Mayotte a été mise en place « impliquant tous les ministères ! Mais qu’il faut de la durée pour cette reconstruction », a-t-il insisté devant un parterre de personnalités lors de son déplacement à Chirongui.
Pour mener à bien cette (re)construction, le ministre n’est pas venu seul, puisqu’il était accompagné du général Pascal Facon qui va superviser cet énorme chantier, à l’instar du général Jean-Louis Georgelin pour celui de la cathédrale Notre-Dame de Paris. « Il va rester une semaine afin d’examiner tous les dossiers qui vont être mis en œuvre, puis il reviendra avec ses équipes car le travail de reconstruction va demander beaucoup d’efforts, beaucoup de travail et beaucoup d’investissements. La loi programmation devra permettre de refonder Mayotte de manière différente mais tout en gardant l’identité mahoraise. C’est une promesse de la République envers les Mahorais », a assuré le résident de la rue Oudinot.
Environnement, culture, infrastructures…
Manuel Valls a profité de son passage à Chirongui pour aborder divers sujets dont l’environnement et la mangrove. « La baie de Chirongui héberge la plus grande mangrove de Mayotte. C’est un écosystème essentiel pour ce territoire, ça protège de l’érosion, ça sert d’humidification, c’est un lieu de nourriture…il faut absolument préserver cet écosystème ». Puis il a abordé des sujets plus généraux comme l’eau, la sécurité, les infrastructures ou encore l’immigration illégale et les bidonvilles qui sont selon lui « une nécrose pour Mayotte et empêchent le développement de ce territoire ». Et de dire lors d’une brève déambulation dans un bidonville de Chirongui, dont est prévu prochainement des constructions de logements, qu’« il faut dégager les banga et arrêter l’immigration irrégulière afin de favoriser les projets pour les Mahorais comme les logements ».
Le ministre a évoqué aussi la Santé et s’est dit très attaché à l’amplification des horaires des dispensaires…et d’insister sur le fait que « nous serons à vos côtés afin de reconstruire Mayotte la plus belle possible ». Dans l’après-midi, le ministre s’est rendu à Dembéni pour rassurer l’édile sur l’aide financière de l’État concernant la prolongation du « dispositif retour à la paix » (DRP) mis en place dans la commune en juillet dernier et qui doit s’arrêter le mois prochain. Il s’est ensuite rendu à Ironi-Bé pour échanger avec les acteurs de la filière agroalimentaire durement touchée par Chido.
Ce vendredi matin, Manuel Valls se rendra notamment au collège de Chiconi, dévasté par le cyclone, accompagné de la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, avant d’aller à Mtsamboro puis à l’ISDND de Dzoumogné.
B.J.