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samedi 4 mai 2024
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Dzoumogne à l’heure des décisions

Les évènements de ce mardi à Dzoumogne sonnent une nouvelle fois comme un signal d’alarme. Toute une journée de violences sans que les forces de l’ordre n’arrivent à endiguer le phénomène, voilà qui a de quoi inquiéter. Mais comme à chacun de ces faits qui dévastent tout sur leur passage, la question du travail en amont sur des jeunes dûment identifiés, interroge. Nous avons interpellé Toumbou Harsani, le 1er adjoint au maire de Bandraboua qui n’y va pas par quatre chemins. Mais quand on pousse l’analyse, on a un aperçu de ce qui reste à mettre en place.

« Nous avons assisté à un ras le bol de lycéens face aux rackets dont ils sont l’objet depuis plusieurs mois. A force de se faire arracher des portables, ils ont fini par riposter. Mais les auteurs des faits sont parfaitement identifiés. Nous savons où ils habitent, nous avons rencontré leurs parents. Ils sont pour moitié mineurs, de 12 à 14 ans, dont certains sont scolarisés, et pour moitié ont 18 ou 19 ans, de jeunes majeurs. Ceux qui ne sont pas scolarisés ont abandonné volontairement le cursus scolaire. »

Leurs identités ont été portées à la connaissance de la gendarmerie, nous explique-t-il, « on a fait des mains courantes à la gendarmerie de Mtsamboro, mais sans résultats. On ne sait pas où ça bloque. On leur a même amené des jeunes, mais ils ont été aussitôt relâchés, ils ont un réel sentiment d’impunité depuis. »

Pas de TIG à Dzoumogne

La mairie de Bandraboua doit proposer des TIG

Un travail est fait avec les parents assure-t-il, « nous organisons des réunions à Bandraboua et Dzoumogne pour les sensibiliser. Mais il n’y a aucune amélioration, au contraire, ça empire. Ces familles là ne s’occupent pas de leurs enfants, on ne sait plus quoi faire. D’autant que certains qui étaient dans les cases détruites par le préfet à Kahani sont venus à Dzoumogne. On ne fait que déplacer le problème. »

Peu de solutions semblent se présenter, « je suis sûr que plusieurs seraient d’accord pour être accompagnés sur une formation, mais les leaders, majeurs, préfèrent rester dans la rue. S’ils ne vont pas à Majicavo, il leur faut des travaux forcés, du nettoyage, quelque chose de ce genre. » En réalité, la commune dont Fahardine Ahamada vient de reprendre les rênes, ne propose pas de Travaux d’Intérêt général (TIG), pourtant une solution appropriée de réparation des actes de vandalisme. « Travailler sur la voie publique sans être payés, en étant identifiés par n’importe quel moyen, ça les ferait réfléchir. Et les plus jeunes qui les voient, comprendront ce qui les attend. » Il se souvient de la mandature de Fahardine Ahamada, « il avait employé d’anciens détenus qui s’étaient réinsérés. »

Il appelle l’Etat à l’aide, y compris pour la police municipale, du ressort de la mairie, « nous n’en avons que 8 pour 15.000 habitants, le préfet nous avait promis de nous accompagner pour les équiper. »

Pour l’instant, les services nettoient les restes de la vendetta de la veille, « ça donne des frissons ! », témoigne l’élu.

« De 10 fauteurs de trouble, nous sommes passés à 100 »

Changement d’EMS en vue

Du côté des enseignants et du personnel du lycée, qui exercent leur droit de retrait, les demandes ont été figées : « l’embauche d’un deuxième Assistant chargé de la Prévention et de le Sécurité (APS) qui a déjà travaillé au lycée, le changement des Equipes Mobiles de Sécurité par des personnels qualifiés n’habitant pas la commune », ces derniers ayant trop de pressions, « dès qu’une mesure de confinement de l’établissement doit être prononcée, il faut appeler les bus en urgence et évacuer le lycée, la réorganisation des procédures du confinement avant la reprise du travail, des patrouilles de forces de l’ordre en civil, une rencontre de représentants du personnel avec la mairie pour discuter du positionnement des médiateurs et de la police municipale et de la pose de caméras dans la rue, initier un travail entre les associations de parents d’élèves de la commune et les personnels du lycée, proposer une boisson lactée le matin aux élèves pour qu’ils rentrent dans le lycée dès leur arrivée, assurer la sécurité des élèves partant en sport. »

Les personnels du LPO indiquent que « jusqu’à maintenant le problème venait d’une dizaine d’individus extérieurs au lycée, aujourd’hui c’est au moins une centaine d’individus qui menacent le lycée. »

En réponse, le recteur Gilles Halbout nous explique avoir déjà mis en place plusieurs réponses, «  nous allons procéder au recrutement de l’APS demandé, nous avions prévu de remplacer les EMS qui pourraient se sentir plus vulnérables car proche du village, des services civiques supplémentaires vont être recrutés pour accompagner les sorties sportives. Par ailleurs la direction de l’établissement procède à l’état des lieux des sécurisations et des améliorations à porter au plan de confinement de l’établissement. Tous les travaux et aménagements demandés seront soutenus. Tout comme les initiatives de distribution de boisson lactée à l’arrivée si ceci répond au besoin des jeunes. Je précise enfin que nous avons toujours répondu favorablement à toutes les demandes précédentes de la direction et du personnel de l’établissement. Cependant ce qui a été vécu hier dépasse largement notre champ de compétences, mais nous avons sollicité nos partenaires, transporteurs, mairie, préfecture, procureur, pour que les moyens soient au rendez-vous et nous avons obtenu des engagements rassurants. Sur la plupart des points, la direction de l’établissement, les personnels et le rectorat sont totalement en phase. »

Des décisions sous forme de pansement sur un malade atteint à l’échelle territoriale et pour lequel des décisions globales sont attendues. Les Assises de la Sécurité nous en ont offert un panel.

Anne Perzo-Lafond

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