Trois nouveaux médiateurs désignés pour les territoires ultramarins

Un arrêté du 28 juillet 2025, publié au Journal officiel, entérine la nomination de trois professionnels de santé au sein de l’instance de médiation outre-mer.

Par arrêté du ministre chargé de la Santé et de l’accès aux soins, en date du 28 juillet 2025, trois nouveaux membres ont été nommés pour rejoindre l’instance de médiation outre-mer, chargée d’intervenir auprès des personnels des établissements publics de santé, médico-sociaux et sociaux. Cette décision, prise « sur proposition de la médiatrice nationale par note du 24 juin 2025 », a été publiée au Journal officiel du 2 août.

Les nominations, effectives depuis le 1er juillet, concernent deux zones géographiques : la zone océan Indien et Pacifique, ainsi que la zone Atlantique Nord. Chaque mandat est d’une durée de trois ans. Il s’agit, pour les trois personnalités désignées, d’une première nomination au sein de cette instance, qui compte six membres en outre-mer.

Des nominations réparties sur deux grandes zones ultramarines

Dans la zone océan Indien et Pacifique — qui comprend La Réunion, Mayotte et les îles Wallis et Futuna — Samianti Kalame Soilihe, directrice des soins au Centre hospitalier de Mayotte (CHM), succède à Alimata Gravaillac.

Cette nomination s’inscrit dans la continuité d’un parcours professionnel localement enraciné. « Je suis un pur produit du CHM et de Mayotte », déclarait-elle dans un entretien qu’elle nous accordait le 10 juillet dernier. Entrée dans le monde hospitalier comme secrétaire médicale, elle a gravi les échelons jusqu’à devenir directrice des soins, après être passée par les fonctions d’infirmière, de cadre, puis de cadre supérieure. Hormis une année de formation à l’École des hautes études en santé publique (EHESP) à Rennes et une session à La Réunion, l’essentiel de son parcours s’est construit à Mayotte.

Mayotte, Samianti Kalame Soilihe, directrice des soins,
Samianti Kalame Soilihe, actuelle directrice des soins au Centre hospitalier de Mayotte.

Son engagement est marqué par les réalités du terrain. Fin avril 2025, la maternité du CHM accueillait encore des patientes dans des « tipis » improvisés, installés dans les couloirs, faute de lits disponibles et le matériel manquait dans les centres médicaux de référence. « Il faut que cela fasse tilt auprès des professionnels de santé […] Il y a une acculturation à faire sur l’utilisation rationnelle du matériel car l’acheminement du matériel prend du temps ici », affirmait-elle. Malgré les pénuries de matériel, elle rappelait qu’ « aucun service n’a été fermé » bien que les soins sont assurés, parfois « en mode dégradé ».

Elle défend une priorité : développer la formation locale, pour renforcer la résilience du système de santé mahorais. « Beaucoup de jeunes pensent à la profession de médecin ou d’infirmier, mais il y a pléthore de formations médicales et paramédicales », insistait-elle, évoquant l’essor de l’Institut des Études en Santé (IES) de Mayotte et les projets de nouvelles filières (anesthésie, radiologie, pharmacie). Sa vision : stabiliser les effectifs en formant « pour Mayotte », et favoriser le retour de professionnels mahorais formés ailleurs.

Dans la zone Atlantique Nord, deux nouveaux médiateurs ont été désignés. Stéphanie Puget, professeure des universités-praticienne hospitalière de neurochirurgie au CHU de Martinique, succédant ainsi à Patrick René-Corail. Elle est accompagnée de Philippe Domerge, cadre supérieur de santé et conseiller paramédical à la plateforme régionale d’oncologie de Martinique, qui prend la suite d’Anne Calais. Tous deux exerceront leur mission en Guadeloupe, Guyane, Martinique, Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon.

Une instance dédiée à la médiation dans les territoires d’outre-mer

CHM, urgences, maternité, pénuries
Ces trois médiateurs nouvellement nommés exerceront leurs fonctions jusqu’en juillet 2028. L’arrêté du 28 juillet précise qu’ils sont désignés « au titre d’une première nomination, pour une période de trois ans ».

Créée pour prévenir et gérer les conflits au sein des établissements publics de santé, médico-sociaux et sociaux, l’instance de médiation d’outre-mer constitue un outil de régulation important, en lien avec les réalités spécifiques de ces territoires.

La désignation de ces trois nouveaux membres vise à garantir la continuité de la médiation sur le terrain, tout en s’appuyant sur l’expertise de professionnels engagés dans les dynamiques locales.

Mathilde Hangard

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