C’est une des conséquences du passage du cyclone Chido à Mayotte, que certains considèrent comme un mal pour un bien et comme une opportunité pour ce territoire, le fait de passer au très haut débit (THD) mobile. « C’était très important pour Mayotte…L’État a enfin débloqué les très hautes fréquences de 3,5 GHz réservées jusqu’à maintenant à l’Armée pour des raisons stratégiques. Cela faisait des années que nous les demandions… l’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) a enfin attribué les fréquences et nous avons eu le ‘GO’ le 17 avril dernier », nous raconte André Martin, directeur d’Orange La Réunion-Mayotte.
Un réseau internet fixe détruit à plus de 80% par Chido
Chez l’opérateur Orange, depuis le passage de Chido, les équipes ont travaillé d’arrache-pied pour à la fois rétablir le plus rapidement possible le réseau mais aussi proposer des solutions alternatives efficaces pour pallier la destruction des équipements et infrastructures terrestres. « Le réseau fixe a été très très endommagé, à plus de 80%, rappelle André Martin. Après Chido seulement 3% de la population mahoraise y avait accès. Aujourd’hui, en dépit de nos efforts, nous en sommes à 45% et il s’agit seulement de réparations, c’est-à-dire qu’en cas de pluie ou de mauvais temps le réseau demeure encore instable ».

Aussi, le directeur régional d’Orange ne cache pas qu’il ne sera pas possible de réparer l’ensemble du réseau et ce d’autant plus avec une technologie ancienne. « On va continuer de faire le maximum… mais on ne va pas remettre du cuivre alors que la tendance partout sur le territoire national c’est de l’enlever pour le remplacer par la fibre, cela n’aurait pas de sens », explique-t-il.
« La 5G permet d’aller jusqu’à 10 fois plus vite »
Dès le mois de janvier dernier, l’opérateur téléphonique a décidé de mettre le paquet sur la 5G, « la vrai 5G… celle qui permet d’aller jusqu’à 10 fois plus vite que l’actuelle 4G », selon André Martin. Pour cela l’opérateur a équipé ses 56 sites dit « mobile ». « Nous avons installé des antennes 5G sur les pylônes et avons aussi travaillé pour faire en sorte d’avoir une bande passante suffisante (ndlr, quantité maximale de données qui peuvent être transférées par un réseau internet) pour que la 5G fonctionne comme une véritable 5G ». A ce jour 80% de la population mahoraise est couverte par le réseau 5G, principalement dans les zones denses en population, assure André Martin. « Nous avons fait le choix de permettre à tous les clients qui ont une offre Orange d’avoir accès à la 5G sans surcoût à condition que leur téléphone soit compatible et qu’ils soient dans une zone couverte… », poursuit le directeur d’orange.
Une alternative pour permettre aux Mahorais de se connecter au très haut débit

Une fois n’est pas coutume, Mayotte est en avance sur sa voisine La Réunion… Depuis le 18 avril, Orange propose une box (Flybox) permettant de se connecter à la 5G mais aussi de recevoir la TV. « C’est spécifique à Mayotte, nous ne la proposons dans aucun autre territoire pour l’instant », souligne André Martin. La Flybox se connecte automatiquement au réseau mobile 5G et récrée un réseau Wi-Fi. Vous pouvez alors connecter plusieurs appareils (tablettes, téléphones, …) mais aussi regarder la télévision grâce à une clé TV. Avec cette technologie l’opérateur offre une bonne solution avec une connexion de qualité pour ceux qui n’ont plus d’internet fixe et cela à un prix nettement inférieur à celui des antennes Starlink…
Et pour garantir la qualité du réseau, Orange va poursuivre ses travaux d’infrastructures. « On va continuer à densifier le réseau en installant de nouvelles antennes afin d’avoir la même qualité de 5G qu’en métropole, de façon continue », ajoute le directeur régional. Orange compte ainsi installer une petite trentaine d’antennes d’ici 2 ans. « On connait les problèmes de foncier à Mayotte et les difficultés pour trouver un terrain afin d’y installer des antennes et de les raccorder ensuite au réseau, cela prend du temps mais je suis optimiste. L’installation d’une antenne par mois serait une bonne moyenne je pense ».
B.J.