« La fondation du SMA, créée à l’été 2023, a pour but de faciliter l’insertion des jeunes ultramarins de 18 à 30 ans qu’ils viennent, ou non, du RSMA », déclarait le général Jean-Pierre Metz, le président de la fondation, venu spécialement de Paris pour cette inauguration officielle ce jeudi 24 avril sous le préau du conseil départemental. Trois sites « pilotes » ont d’abord été lancés à La Réunion, en Guadeloupe et en Nouvelle-Calédonie avant de s’étendre à tous les territoires ultramarins. L’association de la fondation du SMA de Mayotte, branche locale de la fondation, a été créée le 8 octobre 2024 et est présidée par le colonel Benjamin Soubra, le chef de corps du RSMA.

Financée par un système de mécénat intégralement privé, la fondation a mis l’accent sur 5 programmes majeurs : le logement, la mobilité, la formation, le développement alimentaire et la création d’activité. Elle soutient déjà 200 projets à travers les territoires ultramarins dont 23 à Mayotte en seulement 4 mois d’existence. 91 000 euros de fonds de mécénat ont déjà été levés pour notre île afin d’aider les jeunes à s’insérer professionnellement. « Nous avons besoin de nouer des partenariats en local afin que chaque euro versé reste à Mayotte », a déclaré le général.
L’agriculture et la pêche peinent à attirer les jeunes
Si le « développement alimentaire », c’est-à-dire essentiellement le développement des secteurs de l’agriculture et de la pêche, est l’un des axes du programme national, il peine à voir le jour à Mayotte. « Aucun jeune ne souhaite se lancer là-dedans sur l’île », déplore le colonel Benjamin Soubra qui souligne l’importance pourtant fondamentale de ces secteurs dans l’économie locale. Leur développement contribuerait en effet à « sortir l’île de la dépendance alimentaire ». L’association est prête à aider tout jeune qui souhaiterait créer son entreprise dans ces secteurs qui peinent à attirer la nouvelle génération, sans doute du fait des conditions de travail souvent difficiles et de leur manque de valorisation sociale.

Lors de la cérémonie, deux jeunes femmes ont témoigné de l’aide que leur a apporté l’association, l’une pour la création de son salon d’esthétique et l’autre pour la poursuite de sa formation de pilote de ligne. L’examen des projets est mené par Hannah Dominique, chargée de mission de l’association, par ailleurs créatrice de l’entreprise Habit’âme, désormais bien connue à Mayotte. Tout jeune français âgé de 18 à 30 ans résidant à Mayotte peut lui soumettre son projet pour examen à contact.afsma.976@gmail.com.
Nora Godeau