Le 4 avril 2025, Kassandrah Chanfi a pris les rênes du Mouvement démocrate (MoDem) de Mayotte, succédant à Daniel Martial Henry. Élue avec la confiance des adhérents du mouvement dès le premier tour, elle incarne une nouvelle ère pour Mayotte, avec l’ambition de rassembler, de structurer et de faire entendre la voix de son île au niveau national. Sa prise de pouvoir symbolise bien plus qu’un changement à la tête du parti : elle représente la montée en puissance d’une femme influente, déterminée à mettre en lumière les enjeux spécifiques de son territoire tout en agissant pour un avenir plus solidaire et plus juste.
Un mandat ancré dans les valeurs de rassemblement et de démocratie

Ses premiers mots, après son élection, ont été pour remercier chaleureusement les adhérents du Modem : « C’est grâce à eux que nous avons réussi à structurer et à ancrer le mouvement à Mayotte », a déclaré Kassandrah Chanfi avec gratitude, soulignant que cette victoire ne représente pas un succès personnel, mais un moment collectif symbolique pour le mouvement à Mayotte. « Hélène Pollozec et Jeanne Bébé, qui concouraient avec moi, sont des femmes politiques de grande qualité, des personnes talentueuses », a-t-elle déclaré. Un message de respect et de reconnaissance envers ses adversaires, mais aussi une affirmation forte de son engagement pour un mouvement démocratique, pluraliste et rassembleur. La directrice communication de l’association Mlezi Maoré, insiste sur la nécessité de préserver la dynamique actuelle du Modem, tout en l’amplifiant. « Le but, c’est vraiment de rassembler. Ce mot est très fort pour moi. Quand on est responsable, on doit veiller à ce rassemblement », confie-t-elle. Face aux crises sociales et politiques qui touchent l’île, elle voit dans ce rassemblement un moyen d’unir la population autour des valeurs qui les unissent : la justice sociale, l’humanisme, et la solidarité.
La jeunesse, une priorité absolue
Et pour unir, place à la jeunesse ! Pour la nouvelle dirigeante du MoDem, à Mayotte, où près de 50 % de la population a moins de 18 ans, l’urgence est de trouver des solutions concrètes pour l’avenir de cette génération. « Nous devons apporter des réponses à cette jeunesse, sur l’éducation, l’emploi et la formation. L’avenir, c’est la jeunesse. C’est eux qui bâtiront Mayotte demain », affirme-t-elle, déterminée à offrir des opportunités aux jeunes de l’archipel. Mais son engagement ne se limite pas à la jeunesse. Kassandrah Chanfi met également en avant l’importance d’un débat responsable et posé sur les défis migratoires. « Il est essentiel d’aborder cette question de manière sereine, loin des clivages politiques. Nous devons apporter des réponses concrètes et humaines, tout en restant fidèles à l’identité de notre territoire« , explique-t-elle. Enfin, la présidente du MoDem se montre optimiste quant à l’avenir législatif de Mayotte, notamment avec la loi de programmation pour l’île. « Le plus important, c’est que la population de Mayotte s’empare de ce texte et qu’il suscite des débats. Nous avons besoin de cet outil législatif pour construire un avenir à la hauteur des attentes de la population », ajoute-t-elle. Pour elle, peu importe que les avis soient partagés, tant que les Mahorais prennent part activement à ce processus législatif.
Une place grandissante dans la politique nationale

Depuis la nomination de François Bayrou, fondateur et le leader historique du Modem, au poste de Premier ministre, le Modem Mayotte bénéficie d’une visibilité renforcée. Kassandrah Chanfi y voit une opportunité stratégique et un devoir de porter les attentes des Mahorais au plus haut niveau de l’État. « Nous avons un rôle à jouer. Cette visibilité nous oblige à porter les attentes des Mahorais de manière forte », affirme-t-elle. Elle souligne également l’importance de la politique de la modération et de la concertation face aux défis, dont la montée du populisme. « Ce n’est parce qu’on entend les sifflés de l’extrême droite, qu’il n’y a pas de majorité silencieuse centriste. C’est notre rôle de la faire entendre davantage et de la faire amplifier« , insiste-t-elle. Parmi les enjeux à venir, elle évoque la finalisation du projet territorial du MoDem, des discussions clés avec les autorités nationales et la préparation de la deuxième visite du Président de la République, Emmanuel Macron, depuis le passage du cyclone Chido le 14 décembre 2024. « Nous serons présents pour faire remonter les besoins des Mahorais et les faire aboutir en résultats concrets », conclut-elle.
Bonne chance Kassandrah !
Mathilde Hangard