Alors que la gestion était saluée par le dernier rapport de la Chambre régionale des Comptes (CRC), saluant notamment « la qualité du travail accompli » dont nous nous étions fait l’écho, la Maison départementale des Personnes handicapées (MDPH 976) connaît un mouvement social. Il semble plutôt bien suivi, puisque 25 agents revendiquent un « droit de retrait », sur 32, « les autres sont contractuels », nous signale-t-on. Droit de retrait normalement brandi en cas de danger, qu’ils justifient par un surmenage, « de nombreux postes sont vacants, notamment en adjoint de direction, en infirmiers, etc. »
A la direction de la MDPH, Chantal Ballager recrutée en 2020 sous le vice-président Issa Issa Abdou, et c’est à elle que revient donc le mérite d’une gestion assainie selon la Chambre des Comptes : « Le recrutement d’une nouvelle direction à partir de 2020, la mise en place d’un plan d’actions pour redresser l’activité, l’investissement des personnels et l’appui de la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) ont permis l’examen des demandes en attente depuis plusieurs années et la mise en place d’une organisation plus performante s’inscrivant dans les projets nationaux notamment en matière de modernisation des outils informatiques. La MDPH dispose désormais d’une autonomie lui permettant d’exercer ses attributions ».
Une délégation permanente illégale
Des fleurs que lui envoient aussi ses collègues, « En 2020, avec la prise de fonction de notre directrice Mme Chantal Ballager, son engagement sans limite envers les personnes en situation de handicap, leurs droits, sa prise en compte des difficultés des agents et de leur bien-être, nous avons réussi tous ensemble à reconstruire un lieu où les personnes en situation de handicap se sont senties reconnues et comprises ».
La CRC en rajoutait encore une couche, « Le délai moyen de traitement des demandes de 3,3 mois, inférieur au délai réglementaire de 4 mois et à la moyenne nationale de 4,6 mois, résulte notamment de choix organisationnels clairs. »
Bien qu’ayant demandé un renouvellement de son contrat, « notre directrice recevait en retour une lettre de non reconduction au 31 décembre 2023 », nous informe le porte-parole des salariés, Mouhamed Abdou, Infirmier au Pôle d’évaluation de la MDPH.
Nous avons contacté Madi Velou qui préside la MDPH, qui nous informait être en vacances et vouloir prendre le temps de consulter les revendications. En réalité, sa présidence ne devrait qu’être exceptionnelle, et c’est la CRC qui le dit là aussi en précisant que la convention exécutive désigne le président du conseil départemental comme président de la COMEX, la Commission exécutive, qui ne désigne un représentant que « en cas d’empêchement ». Et non une « délégation permanente », indique encore la CRC, sur un air d’anticipation des évènements actuels, les agents pointant de la voix un potentiel conflit d’intérêt, une proche du vice-président travaillant dans la structure.
Ils invoquent deux poids de mesure dans les rémunérations, alors que les problèmes d’effectifs les mettent sous pression. « Nous souhaitons que la directrice soit entendue par le COMEX », indique le représentant du personnel. Un COMEX composé d’une vingtaine de membres, dont une partie des conseillers départementaux.
Le mouvement qui perdure ce vendredi n’empêche pas l’accueil des personnes, nous indiquent les agents.
Anne Perzo-Lafond