La PPE est un document qui permet aux pouvoirs publics de donner leurs priorités sur toutes les formes d’énergie sur un territoire. Elle agit aussi bien sur la maitrise de la demande que sur l’offre.
La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de Mayotte, a été adoptée le 19 avril 2017, et définissait les objectifs et les enjeux de politique énergétique à horizon 2023. Et dans une logique de transition énergétique pour la croissance verte. Rappelons qu’il s’agit toujours pour les départements d’outre-mer d’atteindre l’autonomie énergétique à l’horizon 2030. Un défi aussi difficile à atteindre que les 50% d’énergies renouvelables dans mix-énergétique que nous aurions tous du obtenir en… 2020.
D’autant que Mayotte n’a eu que très tardivement le feu vert de la Commission de Régulation de l’énergie (CRE) pour stocker son énergie, indispensable pour développer le photovoltaïque.
Le 1er article du décret en tient d’ailleurs compte puisqu’il est demandé de développer du photovoltaïque avec stockage.
Ensuite, l’ambition d’ancrer la biomasse passe par l’ambition de l’utiliser pour produire 12 mégawatt supplémentaires sur le territoire (contre 10MW auparavant) et donc de construire des tranches de production supplémentaires utilisant cette énergie.
Du bioliquide produit proprement
La production d’électricité est assurée sur le territoire par Électricité de Mayotte (EDM) à l’aide de deux centrales thermiques à Longoni et aux Badamiers, fonctionnant avec des moteurs diesel. Depuis 2021, l’entreprise essaie de décarboner sa production, notamment en convertissant ses centrales au bioliquide en utilisant de l’ester d’huile végétale de colza. Après une expérimentation réussie aux Badamiers, l’objectif est de basculer totalement vers cette énergie décarbonée. Il était également question de s’inspirer d’un procédé vu à La Réunion utilisant 100% de biomasse liquide pour remplacer le fioul dans une centrale de Port-Est. EDM va donc vraisemblablement se positionner pour répondre à cet appel du pied du gouvernement.
D’autre part, les matières premières utilisées pour le bioliquide ne doivent pas « induire des changements indirects dans l’affectation des sols », dit encore le décret. En clair, elles ne doivent pas les polluer.
Autre point censé limiter les émissions à effet de serre, EDM devra privilégier les moyens de production sollicitant l’énergie locale, avant celle importée, comme le fioul. A suivre car les matières premières nécessaires au bioliquide sont elles aussi importées. Les productions décarbonées sont donc appelées en priorité.
A.P-L.