Depuis hier, une grande majorité de la population de Mayotte a entamé le Ramadan, une période spirituelle marquée par le jeûne, la purification et la pénitence. Cependant, cette pratique, bien que largement suivie, n’est pas sans risques pour toutes les catégories de la population, en particulier pour les femmes enceintes et allaitantes.
Des précautions importantes après Chido
Le corps médical, notamment le Réseau Périnatal de Mayotte (REPEMA), attire l’attention sur les dangers potentiels du jeûne pendant la grossesse ou l’allaitement. Bien que le jeûne soit un acte de foi et de dévotion, le Coran déconseille de jeûner en cas de risque pour la santé de la mère ou de l’enfant. Les experts soulignent que ces précautions sont d’autant plus importantes après les récentes perturbations causées par le cyclone Chido, qui ont modifié les habitudes alimentaires et rendu l’accès à certains produits de base plus difficile.
Déshydratation, carences, prématurité…
Les risques associés au jeûne pendant la grossesse sont multiples. Selon les spécialistes, la déshydratation est l’un des plus préoccupants. En effet, le fait de ne pas boire pendant la journée, surtout lors des longues heures de jeûne, peut entraîner une déshydratation significative. Ce manque d’hydratation peut nuire à la santé de la mère et perturber la quantité de liquide amniotique, essentiel pour le bien-être du fœtus. Par ailleurs, l’absence de nutrition pendant la journée peut provoquer des carences en vitamines et minéraux, éléments essentiels au bon développement du fœtus. Si ces carences sont importantes, elles peuvent entraîner des complications, notamment une prématurité ou un faible poids à la naissance.
Pour éviter ces risques, les experts recommandent aux femmes enceintes et allaitantes de consulter un professionnel de santé avant de commencer le jeûne. Ils conseillent également une bonne hydratation pendant la nuit et de maintenir un rythme alimentaire équilibré, comprenant trois repas par jour riches en nutriments essentiels. Aussi, il est suggéré de privilégier les aliments riches en protéines, vitamines et minéraux, afin de soutenir à la fois la santé de la mère et le développement de l’enfant. Par ailleurs, il est important de souligner qu’il existe des alternatives et des exceptions prévues dans la pratique religieuse. Les instances religieuses locales conseillent de se rapprocher des autorités religieuses pour mieux comprendre les solutions possibles en cas de grossesse ou d’allaitement, afin de concilier les impératifs de santé et les préceptes du Ramadan. Bien que le jeûne soit un acte spirituel profond, il convient d’en mesurer les risques et de prendre les précautions nécessaires pour garantir la santé des femmes enceintes et allaitantes pendant cette période de privation.