Le travail illégal et informel, véritable fléau pour l’économie de l’île au lagon, continue de perdurer sur le territoire. Toutefois, dans le cadre du plan d’action du Comité départemental anti-fraude (CODAF), coprésidé par le Préfet de Mayotte et le Procureur de la République, les actions se multiplient, et la résistance s’organise. Ce mercredi, la lutte contre la fraude montait encore d’un échelon, puisque décision a été prise d’associer toujours plus les polices municipales dans la lutte.
« Le premier maillon de la chaîne »
« Le but de la réunion était d’associer et sensibiliser les polices municipales dans le cadre des contrôles sur le travail illégal, les marchands de sommeil, les vendeurs à la sauvette, etc. » explique Oili Issouf Oili, chef de la police municipale de Pamandzi. Impliquer les policiers municipaux, c’est compter sur « le premier maillon de la chaîne » : « nous connaissons notre territoire, nous sommes au contact des habitants » explique le chef de la municipale. Mais si selon M. Oili les municipaux sont les premiers à rédiger la saisine en cas de fraude avant son envoi au parquet, les policiers sont « aussi là pour faire de la sensibilisation, accompagner dans ce sens-là, aider la population à se mettre dans la règlementation».
« Il y aura de plus en plus de contrôles »
Toujours plus de contrôles, c’est ce qui a été annoncé lors de la réunion de ce mercredi matin. Différentes opérations seront prochainement réalisées dans les différents territoires, et chaque police municipale devra donner ses dates au CODAF en amont. D’après M. Oili, c’est une excellente chose pour le développement du territoire : « Je pense qu’avec un jeune département comme le nôtre nous voulons être dans le droit chemin. Les gens ne sont pas habitués à avoir des contrôles, mais il faut bien qu’ils se mettent en règle (…) Je pense que c’est bien de demander toujours plus de droits mais ça ne suffit pas ».
Jouer le jeu de la régularisation, pas une mince affaire pour les nombreux acteurs face aux problématiques administratives, les questions migratoires, les problèmes d’adressage, et la précarité dévorante. Mais la tâche sera nécessaire pour le développement du 101ème département. Pour rappel, en 2018, L’INSEE annonçait qu’ « à Mayotte, les deux tiers des entreprises sont informelles ». Et ce, alors qu’elles « ne génèrent que 9 % de la valeur ajoutée ».
Mathieu Janvier