C’est la fin d’une Arlésienne de trop sur le territoire : après de nombreux avenants bloquant les initiatives, le conseil départemental en charge de la gestion des ports de plaisance de Mamoudzou et de Dzaoudzi, a enfin choisi un délégataire, sa commission DSP ayant donné un avis favorable, « la candidature de la Chambre de Commerce et d’Industrie a été sélectionnée », rapporte Zoubair Ben Jacques Alonzo, son directeur. Si cette dernière en était en charge depuis 1991, aucun investissement n’avait été débloqué, en attendant de savoir si elle serait retenue à l’issue de la Délégation de Service public.
Le port de plaisance de Mamoudzou a une capacité de 78 places sur pontons et 130 à 150 sur bouées. De capacité inférieure, celui de Dzaoudzi dispose de 35 places sur ponton et 150 environ sur bouées, à vocation d’escale (de courte et moyenne durées) et d’amarrage de longue durée.
La gestion aléatoire des pontons avait été de nombreuse fois pointée du doigt, avec des redevances dénoncées par les plaisanciers comme exagérées au regard des piètres prestations fournies. Pas de capitainerie, de sanitaires, etc.
Mais c’est une nouvelle ère qui s’annonce, assure le directeur de la CCI : « Nous avons évalué à 10 millions d’euros les investissements à mener. Nous allons révolutionner le front de mer de Mamoudzou, agrandir et organiser les mouillages, sécuriser l’avitaillement en carburant, installer des sanitaires et des douches, avec un emplacement commercial, dont un shipchandler. »
Nous avons interrogé le futur-ancien gestionnaire sur les raisons qui pourraient pousser les usagers du port de plaisance à y croire : « Nous n’avions pas les moyens de réaliser les investissements nécessaires. Le plan de financement est désormais calé, il consiste à mobiliser les fonds propres de la CCI et d’avoir recours à l’emprunt. » Alors que les plaintes de sous-consommation des fonds européens sont permanente, il n’y aurait plus de FEDER disponible, « en tout cas sur la ligne tourisme. Par contre, nous pouvons bénéficier de financement du contrat de convergence. »
Anne Perzo-Lafond