La réponse du vice-rectorat est à la mesure des événements qui ont perturbé la scolarité de centaines de lycéens ces derniers mois.
Par voie de communiqué, l’administration informe que « Suite aux événements violents survenus en janvier, qui se sont déclenchés d’abord à l’extérieur puis se sont propagés à l’intérieur des lycées de Kahani (le 19 janvier) et de Tsararano (le 23 janvier), un certain nombre d’élèves fauteurs de trouble ont été identifiés et sanctionnés. Le Vice-Rectorat de Mayotte a enclenché des poursuites judiciaires suite à l’identification des jeunes impliqués dans ces affrontements. »
Sans attendre la réponse judiciaire demandée, les établissements ont usé de leurs prérogatives internes en convoquant 37 conseils de discipline entraînant l’exclusion définitive de 26 lycéens.
« Au lycée de Tsararano sur les 8 conseils de discipline réunis, 5 exclusions définitives dont 1 avec sursis ont été prononcées. Une exclusion temporaire de 2 semaines a été signifiée et 2 conseils ont été reportés pour absence des élèves incriminés. Ces derniers seront reprogrammés le mardi 20 mars prochain. Au lycée de Kahani, sur les 29 conseils de discipline assemblés, 21 exclusions définitives ont été prononcées, 6 exclusions définitives assorties de sursis, 1 exclusion temporaire d’1 semaine et 1 non-lieu. De plus, 11 élèves seront convoqués à une commission éducative qui rendra leur poursuite de scolarité possible par la signature d’un engagement de l’élève et de sa famille. »
Un suivi pour les mineurs
« Les élèves exclus majeurs ou en fin de scolarité obligatoire, en année de Terminale CAP, Bac Pro, Bac Général ou Technologique, ont par cette attitude clairement obéré leur chance d’obtenir une qualification » poursuit le Vice-Rectorat.
Sur le quai de ce train de sanctions, l’administration n’a toutefois pas souhaité condamner ces jeunes déviants à l’oisiveté.
« Quand ils ont moins de 18 ans, on essaye d’assurer un suivi. Comme ils sont tous inscrits au BAC, on les autorise à passer quand même l’examen, et les exclus de filière générale auront la possibilité de s’inscrire dans un autre établissement » explique Didier Cauret, directeur de Cabinet du Vice Rectorat. Toutefois, comme tous ont plus de 16 ans, cette inscription ne constitue nullement un droit acquis.
Pour le suivi « on réfléchit à une plate-forme de travail numérique, un ENT (espace numérique de travail) auquel les élèves peuvent accéder de l’extérieur, afin que ces terminales puissent continuer. »
Toutefois en termes d’errance, ces sanctions ne changeront pas grand chose pour la majorité des exclus. « La plupart des élèves en conseil de discipline étaient déjà absentéistes » précise le responsable qui répète sa volonté d’ « accompagner les mineurs ». Quant aux majeurs « ils ont pris leurs responsabilités » conclut-il.
Des responsabilités pour lesquelles la prochaine étape sera de répondre devant la justice.
Y.D.