Transdev Mayotte en quelques chiffres…
Le réseau HalO’ géré depuis maintenant deux par la société Transdev c’est une flotte de 300 bus qui transportent environ 30.000 élèves par jour. « Je pense que cela doit être un des plus gros réseaux de transport de France, raconte le directeur de Transdev Mayotte. Nous effectuons ainsi près de 4,5 millions de kilomètres par an. C’est aussi 1.800 circuits réalisés par jour. Tout cela demande d’avoir une organisation structurée afin que tout se passe bien ».
L’entreprise a récemment inauguré son nouveau siège à Dembéni, en octobre dernier, ou 25 à 30 personnes y travaillent chaque jour. Mais le nombre total de salariés, lui, tourne aux alentours de 200. « Nous avons parmi tout ce personnel 16 contrôleurs et environ 140 agents de médiation qui font en sorte que tout se passe bien pour les élèves, mais aussi du personnel administratif, … », indique-t-il.
Aussi, concernant le coût global du transport pour le Département cela représente une somme d’environ 45 millions d’euros par an. « Ce chiffre est en augmentation par rapport à 2022 dû notamment à l’inflation sur les carburants. Toutefois la maitrise des coûts et l’optimisation d’une partie de l’exploitation permettent une certaine stabilité », selon Frédéric Delouye.
Des moyens importants et des outils informatiques au service des usagers
Depuis maintenant deux ans, un poste de régulation est opérationnel avec des agents qui sont en permanence derrière leurs écrans de 4 heures du matin à 22h30. « Certains élèves sont en section hôtelière… Nous leur permettons de pouvoir rentrer chez eux le soir après leur service ». La société s’est également dotée d’outils informatiques performants permettant un gain de temps considérable dans la transmission des informations et dans la gestion de données. « Nous avons un peu près 30.000 élèves dans nos bases de données… Aussi nous avons des logiciels spécialisés, bien spécifiques, nous permettant de mieux gérer les demandes d’inscriptions, les cartes d’abonnement ou encore la construction des courses pour les itinéraires. Cela nous permet aussi d’être plus réactifs face à une situation inédite ou à des incidents comme les caillassages ».
En effet, le directeur de Trandsdev Mayotte ne cache pas que les incidents comptabilisés l’année dernière se chiffrent entre 850 et 900. « Je ne parle que des incidents majeurs comme les caillassages, qui représentent à eux seuls environ 50% de l’ensemble des incidents, ou les rixes qui nécessitent l’intervention des forces de l’ordre. Ils sont malheureusement en hausse d’année en année. C’est devenu banal et je ne trouve pas cela normal », déplore-t-il. Toutefois l’annonce faite par l’ancienne Première ministre, Élisabeth Borne, lors de sa visite le 8 décembre dernier, concernant le remplacement de vitres par du polycarbonate est pour lui une très bonne chose. « Quand un bus est immobilisé, ce sont des courses qui ne sont pas assurées et donc un service dégradé ».
Un bilan plutôt positif malgré tout et des perspectives optimistes
Même si tout n’est pas parfait, Frédéric Delouye voit les choses de manière positive. Ainsi au regard du nombre de voyageurs transportés avec 12 millions de voyages par an, Transdev n’a relevé que 500 infractions l’année dernière. Une centaine concernait des problèmes de comportement comme des insultes, des agressions, … Sanctionnés par un PV de 135 euros. Les défauts de titre de transport s’élevaient, eux, aux alentours de 400. Le tout pour un montant global de 12.000 euros.
Le directeur de Transdev Mayotte se félicite par ailleurs d’avoir un taux de recouvrement « bon, voire très bon ». Même si Frédéric Delouye constate avec un peu de dépit qu’il y a encore beaucoup trop d’incivilités, il n’en demeure pas moins optimiste concernant cette nouvelle année. « Le réseau HalO’ propose un service de qualité, nous avons un taux de régularité qui avoisine les 95 % », ce qui n’est pas rien à Mayotte… Aussi parmi les projets qu’il souhaite prioriser figure tout d’abord l’aspect sécuritaire, « Nous allons travailler sur la pédagogie, la prévention mais aussi sur la protection. Je souhaite aussi améliorer les temps de parcours en trouvant de solutions pour améliorer les conditions de circulation des véhicules ».
Enfin le patron de Transdev souhaiterait mettre en place, à la rentrée de septembre 2024, un système avec des cartes à puce afin que les élèves aient juste à badger. Il aimerait aussi instaurer une mesure plus sociale comme l’échelonnement du paiement des titres de transport. « 50 euros par an et par élève cela peut paraitre peu, mais quand vous avez plusieurs enfants, comme c’est souvent le cas à Mayotte, la facture peut vite grimper ».
B.J.